Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
Après un passage compliqué à l’Assemblée nationale, où les débats se sont montrés particulièrement vifs et enlevés, le Sénat doit débuter l’étude du texte de la réforme des retraites cette semaine. À l’aube d’un blocage qui pourrait être majeur le 7 mars prochain, opposition, syndicats et gouvernement continuent à se battre autour de la nécessité d’une telle réforme pour les Français. Si l’exécutif maintient coûte que coûte le cap, des voix s’élèvent pour dénoncer une réforme coûteuse dans de nombreux domaines. Explications.
Retraite : une réforme rejetée par les Français
Projet central du second quinquennat d’Emmanuel Macron, la réforme des retraites suscite le débat depuis des semaines. En janvier, les annonces d’Elisabeth Borne ont fait l’effet d’une bombe avec des mesures telles que le recul de l’âge légal de départ à la retraite, la hausse de la durée de cotisation ou encore la suppression des régimes spéciaux. Pour les Français, ces propositions sont venues ajouter de l’incertitude supplémentaire à un contexte déjà chargé, après des années de Covid et une inflation croissante.
En dépit d’une mobilisation sociale importante et d’une opposition qui ne faiblit pas, l’exécutif se montre toutefois certain de ses choix et refuse de procéder à un retrait de la réforme. D’après les calculs énoncés par le gouvernement, il est ainsi obligatoire de procéder à cette réforme pour sauvegarder le système des retraites et combler le déficit. Comme le rapporte BFMTV, le Haut Conseil des Finances Publiques reste pourtant mesuré sur l’impact de cette réforme des retraites. Dans un premier avis, il souligne les conséquences “peu importantes” sur les comptes publics pour l’année 2023.
Retraite : des dépenses supplémentaires pour la réforme
D’après le Haut Conseil des Finances Publiques, seules 50 000 personnes partiront à la retraite après la date de mise en vigueur de la réforme, le 1er septembre. Ce décalage offrira une économie de 200 millions d’euros. L’avis témoigne toutefois d’une hausse importante des dépenses, estimées à 600 millions d’euros, avec 400 millions pour le relèvement de la pension minimum à 85% du SMIC net.
Ce sont également 100 millions d’euros qui vont être utilisés pour la pénibilité et l’usure professionnelle, ainsi que 100 millions d’euros pour les transitions emploi-retraite. Le Haut Conseil des Finances Publiques évoque ainsi “un impact très faible sur les finances publiques en 2023 avec un coût net estimé à 400 millions d’euros”.
Retraite : l’alerte des syndicats sur le coût de la réforme
Parallèlement, les syndicats alertent également sur les effets pernicieux du report de l’âge légal de 62 à 64 ans. Pour les personnes sorties du monde du travail trop tôt, ce relèvement était, lors de la dernière réforme des retraites, “une trappe à pauvreté” pour les seniors avec un “surplus” de 120 000 personnes âgées de 60 et 61 ans parmi les bénéficiaires du RSA, de l’AAH ou de l’ASS. Près de 50 000 allocataires âgés de 60 à 64 ans figuraient parmi les chômeurs.
Dans une récente note publiée par le Conseil d’orientation des retraites le 27 janvier 2022, la Drees estimait, pour sa part, que le report de l’âge légal allait, cette fois, engendrer 830 millions d’euros de dépenses supplémentaires pour les minimas sociaux, dont 150 millions pour le RSA, 510 millions pour l’AAH et 170 millions pour les chômeurs en fin de droits. Des dépenses importantes, qui remettent un peu plus en question la nécessité de cette réforme complexe.