Retraite 2020 : quelle est la date idéale pour partir cette année ?Istock
Ils sont plus de 17 millions à avoir mis un terme à leur activité professionnelle. Chaque année, des milliers de Françaises et de Français de plus prennent leur retraite. Mais à quelle date faut-il liquider ses droits ?
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Retraite : les détails auxquels il faut faire attention avant de choisir sa date

Vous voulez partir en retraite ? Prenez garde ! Certains détails pratiques auront mécaniquement un impact sur la date que vous sélectionnerez pour liquider vos droits. 

D'abord, rappelle le site du service public, l'échéance choisie ne peut correspondre qu'au tout premier jour d'un mois. Par ailleurs, poursuit la plateforme officielle, il faut aussi garder à l'esprit que le point de départ à la retraite ne peut pas être antérieur à la date de dépôt de la demande ou à la date à laquelle est atteint l'âge ouvrant droit à la cessation d'activité.

Petite spécificité pour celles et ceux nés un 1er du mois : il est possible de partir à la retraite dès le jour où ils remplissent les droits pour y prétendre.

"Avant de partir à la retraite, il faut évidemment maximiser ses trimestres. C'est pourquoi, en 2020 comme auparavant, il est plus pertinent de partir en fin d'année. Ce faisant, on peut mécaniquement acquérir davantage de trimestres", explique Philippe Crevel, macroéconomiste spécialisé dans les questions d'épargne et de retraites. Il est d'ailleurs le président du Cercle de l'Epargne.

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"Chaque année permet, théoriquement, d'obtenir quatre trimestres. En soi, il est parfois possible d'en obtenir davantage, mais ça n'est pas le cas lors de la dernière. Cependant, ce qui est certain, c'est qu'en partant en juin, le ou la futur(e) retraité(e) s'ampute mécaniquement de deux trimestres…", note encore l'expert, pour qui une autre donnée importante soulève la question de la date.

"Partir en fin d'année, c'est important également en raison des modalités de calculs de la pension de retraite. En théorie, en fin de carrière, le salaire est plus élevé. Une année complète pourrait donc peser lourd dans l'assiette finale", précise l'économiste.

Rachat de trimestre, une modalité intéressante ?

"Evidemment, il faut aussi prêter attention au nombre de trimestres cotisés au total", alerte Philippe Crevel, qui précise que les trimestres passés au chômage, par exemple, sont aussi susceptibles d'ouvrir des droits. "Ne pas faire attention à ce détail peut engendrer à terme une décote, définitive dans le régime général et durable jusqu'à trois ans dans le régime complémentaire. Les conséquences d'un manque d'inattention peuvent être lourdes de conséquences".

Pour pouvoir prétendre à une surcote, rappelle-t-il, il faut afficher au moins quatorze trimestres de plus que nécessaire.

Celles et ceux qui n'ont pas le nombre de trimestres requis pour partir au taux plein mais qui veulent tout de même liquider leurs droits peuvent aussi envisager le rachat de trimestre. "C'est, bien sûr, une pratique intéressante. Cependant, elle est coûteuse, surtout quand on avance en âge. Et prévoir trop en amont, c'est prendre un risque, compte tenu des aléas de la vie : la valeur du trimestre peut changer, où l'acquéreur mourir avant sa retraite par exemple", prévient tout de même l'expert.

Pour autant, insiste-t-il, il importe de se préparer avant le jour-j. Ne serait-ce qu'en raison du délais de traitement des demandes, qui peut aller de 3 à 6 mois.

Réforme des retraites : 2020 sera-t-elle une année spéciale ?

"L'ancien régime des retraites s'applique à 100% pour toutes les personnes qui sont nées avant 1975. Cela laisse beaucoup de marge", rappelle d'entrée de jeu Philippe Crevel, pour qui il n'y a donc aucune raison de précipiter son départ à la retraite en raison des débats sur la réforme portée par l'exécutif. "Rien, cette année, ne laisse à penser qu'elle sera différente des autres d'un point de vue retraite. Il n'y a donc pas de raison de brûler ses cartouches en partant trop tôt", alerte-t-il encore.

Dans le futur régime, certains de ces conseils pourraient ne pas s'appliquer de la sorte, avertit-il. Et pour cause : le système universel souhaité par Macron met un terme au fonctionnement par annuité. "Cependant, l'ancien régime s'effacera progressivement. En tout et pour tout, ont annoncé les autorités, cela devrait prendre 40 ans. Par conséquent ces conseils demeurent valables, quoique de moins en moins prégnants, jusqu'en 2065 environ", souligne le président du Cercle de l'Epargne. Sauf changement entre temps, bien évidemment.