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Négocier jusqu’au dernier moment. Elisabeth Borne présentera mardi 10 janvier la réforme des retraites du gouvernement devant la presse, après de derniers arbitrages avec Emmanuel Macron, les ministres, mais aussi de futurs alliés. Il faut dire que la Première ministre porte le projet phare du second quinquennat du président de la République et qu’elle est attendue au tournant par des Français inquiets, des oppositions qui attendent le débat dans l’Hémicycle et des syndicats prêts à la contestation dans les rues.
Réforme des retraites : négocier jusqu'au dernier moment
À la rentrée du mois de septembre, l’exécutif assurait qu’il n’opterait pas pour un passage en force du projet de loi, préférant la consultation et la négociation. Ces dernières semaines, les différents ministres en charge de la réforme ont multiplié les rencontres avec les partenaires sociaux, dans le but de trouver des accords sur les points les plus importants du texte. Un changement en particulier crispe les oppositions, celui de l’âge légal de départ : aujourd’hui fixé à 62 ans, il devrait sans surprise être reculé à 64 ans voire 65 ans pour la génération née en 1973. Un changement qui interviendrait de manière progressive, avec trois mois supplémentaires travaillés par an dès l’année 1968.
Il va donc falloir travailler plus et de nombreux Français vont avoir du mal à l’entendre. L’exécutif n’est pas dupe et sait très bien qu’il va devoir redoubler d’effort pour les convaincre, ainsi que les partis d’opposition au sein de l’Assemblée nationale. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne savent désormais qu’ils peuvent compter sur le soutien des Républicains et de leur président Éric Ciotti. Dans une interview publiée au Journal du dimanche le 8 janvier, le député des Alpes-Maritimes confirme sa volonté de voter une réforme qu’il estime "juste" et qui "sauve notre système de retraite par répartition". "Politiquement, la droite de gouvernement a toujours soutenu la nécessité d’une réforme des retraites qui conduit à travailler un peu plus", ajoute-t-il auprès de l’hebdomadaire.
Éric Ciotti ajoute néanmoins des conditions à l’obtention de son vote et, comme l’explique TF1, le gouvernement serait prêt à lui accorder, notamment en ce qui concerne la pension minimum…
Réforme des retraites : l'accord avec les Républicains
Avec sa réforme, le gouvernement veut garantir à l’ensemble des retraités une pension minimale de 1 200 euros par mois, ce qui représente 85% du SMIC. Lors d’une interview à franceinfo, la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré : "Ma priorité, c’est que ce soit les actifs qui vont devoir travailler un peu plus longtemps qui bénéficient de cette revalorisation". Une position qui exclue de fait les retraités actuels et ceux qui ne seront pas concernés par l’âge légal de départ à la retraite…
Dans un entretien au Journal du dimanche publié le 8 janvier, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gabriel Attal a eu les mêmes propos, précisant : "Il y a une logique à ce que les droits nouveaux soient prioritairement accordés aux Français concernés par les efforts liés à la réforme. Travailler plus, pour gagner plus une fois retraités".
Cette position de l’exécutif n’est pas celle d’Éric Ciotti, puisque ce dernier a expliqué au JDD que la pension minimum devra s’appliquer aux nouveaux entrants, mais aussi "de façon rétroactive aux retraités actuels qui bénéficient des pensions les plus modestes. Ce sera une des conditions de notre vote : nous souhaitons que la situation des retraités, futurs ou actuels, soit considérablement améliorée". Le gouvernement semble avoir entendu le message…
Réforme des retraites : un montant minimum pour tous ?
En quête de soutien, le gouvernement est prêt à faire des sacrifices, explique TF1 info : "Il semble donc acté que la Première ministre proposera d’augmenter l’âge légal de départ à 64 ans et non pas 65 ans, ligne rouge pour les Républicains. L’exécutif est également prêt à discuter des bénéficiaires du minimum retraite fixé à 1 200 euros par mois". Le site d’information précise que "la cheffe du gouvernement semble avoir revu sa copie" après un entretien avec le président des Républicains.
La pension minimum de 1 200 euros s’appliquerait donc à l’ensemble des retraités et pas seulement aux nouveaux arrivants. Actuellement, le minimum contributif varie en fonction de la durée d’assurance retraite et du nombre de trimestres cotisés par le futur bénéficiaire.
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