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Après plusieurs semaines de consultations et plus de cinquante jours après les élections législatives, Emmanuel Macron vient de nommer son Premier ministre. Ce jeudi, c’est Michel Barnier qui succède à Gabriel Attal et devient le chef du gouvernement, un vétéran de la politique française et européenne.
À 73 ans, Michel Barnier a été plusieurs fois ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Un choix qui s'inscrit dans un contexte politique tendu, marqué par la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin dernier.
Un parcours politique solide
Michel Barnier n’est pas un inconnu dans la sphère politique. Il a occupé de nombreux postes importants, à la fois en France et à l’échelle européenne. Sa première nomination ministérielle remonte à 1993, et il a été plusieurs fois ministre sous Chirac et Sarkozy. En tant que commissaire européen, puis négociateur du Brexit entre 2016 et 2021.
Bien que sa tentative de revenir sur la scène politique en tant que candidat à la primaire des Républicains en 2022 n’ait pas été couronnée de succès, son expérience reste indéniable. À 73 ans, il devient le Premier ministre le plus âgé de la Ve République.
Un Premier ministre pour éviter la censure
Le choix de Barnier n’a pas été anodin. Emmanuel Macron avait besoin d’un Premier ministre capable de rassembler et surtout d’éviter une censure immédiate par l’Assemblée nationale.
Le Rassemblement national (RN), en position d’arbitre avec ses nombreux députés, joue un rôle crucial dans cet équilibre. Si le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a déclaré que son parti "jugerait sur pièce", d’autres figures du RN, comme Jean-Philippe Tanguy, ont exprimé un scepticisme plus marqué, qualifiant Barnier de "fossile".
Le RN attend néanmoins la déclaration de politique générale de Barnier avant de prendre une décision sur une éventuelle censure.
La gauche fait front
Du côté de la gauche, l'opposition à la nomination de Michel Barnier est beaucoup plus frontale. Manuel Bompard, député de la France insoumise, a affirmé que son camp déposerait sans aucun doute une motion de censure. L'alliance de gauche, le Nouveau Front populaire (NFP), critique sévèrement l’incapacité d’Emmanuel Macron à choisir un Premier ministre capable de former une coalition. Pour eux, le président s’obstine à éviter un chef de gouvernement issu de leurs rangs.
En dépit de cette opposition, Emmanuel Macron a assuré que Michel Barnier représente la meilleure option pour garantir la stabilité et le rassemblement, en espérant apaiser les tensions politiques au sein de l’hémicycle.