De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Trois d’entre eux s'affrontent ce jeudi soir lors d’un débat télévisé. Pour les candidats aux élections législatives, c’est la dernière ligne droite avant le premier tour du scrutin anticipé, qui aura lieu le 30 juin.
Préparation des “éléments de langage”, visites de marchés, prises de paroles télévisées, meetings, réunion avec les autres membres de leurs partis… Avec un agenda surchargé, les candidats n’ont probablement ni le temps ni la tête à se plonger dans leurs finances personnelles.
Pourtant, les 577 députés sortants ainsi que les députés européens élus le 9 juin doivent se soumettre à des obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Mais rien ne presse non plus : les premiers ont jusqu’au 9 août pour se soumettre à cette obligation, comme l’indique l’organisme. Quant aux seconds, ils ont un peu plus de temps : jusqu’au 16 septembre.
Pourquoi cette obligation ?
“Le contrôle des déclarations de situation patrimoniale, déposées au début et à la fin du mandat, vise à examiner la variation du patrimoine afin de détecter un éventuel enrichissement indu”, rappelle la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Cette dernière est non seulement chargée de recueillir ces déclarations, mais aussi d’en vérifier la véracité et l’exhaustivité.
Quels revenus Jordan Bardella a-t-il déclaré ?
Le président du Rassemblement national ne se présente pas comme député, mais vise Matignon en cas de victoire de son parti (à condition, a-t-il précisé, d’obtenir la majorité absolue des sièges). La fiche de Jordan Bardella n’a pas encore été mise à jour. Sa déclaration d’intérêts remonte à septembre 2020, celle qui concerne son patrimoine du 31 août 2019. Sur la première, des revenus remontant à 2014 sont affichés. L’on peut ainsi lire que l’actuel président du Rassemblement national a travaillé un mois pour une entreprise de fourniture de services en tant qu’assistant administratif au cours de l’été 2014 (il avait alors 18 ans) et qu’il a touché 1 200 euros à ce titre.
Il déclare ensuite des revenus comme assistant parlementaire du député européen Jean-François Jalkh (8 459 euros bruts en 2015), comme membre de l’équipe de campagne de Wallerand de Saint Just lors des élections régionales la même année (7 812 euros bruts), comme membre de l’équipe de campagne de Marine Le Pen en 2016 et 2017 pour la présidentielle (15 394 euros bruts au total), ou encore à différents postes au sein du Front national puis du Rassemblement national entre 2017 et 2019 (24 711 euros bruts en moyenne). Comme Secrétaire départemental du FN en Seine-Saint-Denis entre 2014 et 2018, il indique d’avoir touché aucune indemnité, idem comme président de l’association Collectif Banlieues Patriotes entre 2016 et 2017, ni comme membre du conseil d’administration de l’institut “Paris Région” et membre du “Comité Régional de l'Habitat et de l'Hébergement”. Il indique également avoir occupé la fonction de porte-parole du FN et du RN en 2018 et 2019 de façon bénévole.
En tant que directeur national de la branche jeunesse du FN puis de “Génération Nation”, il indique avoir touché 26 903 euros bruts en 2018 et 21064 en 2019.
En tant que député européen, il touche en outre “10 377,43 euros bruts, soit 8 069,63 euros après déduction des impôts européens et des cotisations sociales”, indique Capital. À cela s’ajoutent 4 950 euros de frais de mandat.
Gabriel Attal : plusieurs postes au gouvernement
Le dossier déposé par l’actuel Premier ministre et candidat aux élections législatives dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine ne figure pas actuellement sur le site de la Haute autorité.
Depuis qu’il est arrivé à Matignon en janvier 2024, ses émoluments en tant que membre du gouvernement ont changés. Quand il était encore ministre de l’Éducation nationale, rappelions-nous alors, Gabriel Attal recevait un salaire mensuel de 10 647 euros. Après sa nomination, il obtenait en principe 5 253 euros de plus, un salaire similaire à celui du chef de l’État.
Pour consulter des fiches plus détaillées, il faut se rendre en préfecture, précisent Les Echos. Ce qui permet au journal économique, relayé par Capital, d’indiquer les sommes obtenues par Gabriel Attal au titre de ses fonctions gouvernementales : “60 000 euros nets par an" comme membre du cabinet de la ministre des Affaires sociales et de la santé de 2014 à 2017, puis "170 000 euros nets" d’octobre 2018 à juin 2020 comme secrétaire d’État, et 200 000 euros en tant que porte-parole du gouvernement (jusqu’en mai 2022).
Côté patrimoine, une assurance-vie de 1,46 million d’euros est déclarée, ainsi qu’une somme d’un peu plus de 60 000 euros sur son compte courant en 2022, et un Plan d’épargne logement de 70 000 euros. Un “prêt in fine” de 670 000 euros”, contracté en 2017 a également été déclaré par le Premier ministre.
Raphael Glucksmann : écrivain, essayiste et directeur de publication
Quant à Raphaël Glucksmann, dont la liste Place-Publique PS est arrivée troisième aux élections européenne du 9 juin, il ne se présente pas comme candidats aux législatives. En tant que membre du Nouveau Front Populaire, il s’investit cependant dans la campagne actuelle.
Sa fiche publiée par la Haute autorité date du 7 octobre 2019. Y sont indiqués des revenus comme écrivain et essayiste entre 2015 et 2019 (25 978 euros nets par an en moyenne). Pour son émission sur France Inter, il a obtenu en outre 16 118 euros nets en 2017 et 2018.
Il a également touché des revenus comme d irecteur de la publication du Nouveau Magazine Littéraire (54 932 euros en 2017 et 2018), et de Croque Media/Challenge à la même période (18 108 euros). Comme éditorialiste au Nouvel Observateur, il a enfin obtenu 14 261 euros en 2016 et 2017. La mise à jour de ses revenus devrait indiquer ses revenus en tant que député européen, les mêmes que ceux de Jordan Bardella.
D'autres déclarations
Il est également possible de consulter en ligne d'autres déclarations, notamment celle d'Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé et dissident du parti présidentiel ayant rejoint les rangs du Nouveau Front Populaire, ou encore celle de Laurent Wauquiez (LR), en tant que président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes.