Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
En juin dernier, les températures en Grèce ont régulièrement dépassé les 40°C (localement jusqu'à 44°C) en juin 2024 et cela ne s'arrête pas, après l'hiver le plus chaud que le pays ait connu. Du jamais vu depuis 1960 nous apprend 20 Minutes. Plusieurs personnes, dont des touristes et une vedette de la télévision anglaise, sont même décédées à cause de cette canicule prolongée. Les sols sont grillés, les réserves d'eau baissent dangereusement.
Athènes, une capitale assoiffée
En effet, toujours d'après 20 Minutes, le lac artificiel de Mornos, situé à 200 kilomètres et qui alimente l'Attique, la région de la capitale Athènes, a vu depuis juillet son niveau descendre de 30% par rapport à l'année dernière à la même période. Des données relevées par l'opérateur public Eydap (connaissance du grec indispensable...). Ce dernier va sous peu utiliser le lac Yliki en complément, indique une hydrologue à l'AFP. "Cependant, c'est une solution énergivore car il faut pomper l'eau alors que le cours d'eau de Mornos a une pente naturelle (...) La création d'un organe central est nécessaire pour élaborer une approche globale des ressources à travers le pays."
Des appels à la responsabilité individuelle
Le gouvernement a placé la ville antique et ses alentours en vigilance jaune et multiplie ainsi les campagnes de sensibilisation auprès de ses 3,7 millions d'habitants.
Les avertissements se multiplient en Grèce face à la baisse des réserves d'eau au pic de l'été, provoquée par une sécheresse prolongée mais aussi des défaillances chroniques dans la gestion de cette ressource, selon des experts #AFP ️ https://t.co/dj6y2LyVFOpic.twitter.com/i1qgVBpC5R
Vidéo du jour— Agence France-Presse (@afpfr) July 16, 2024
Avec un slogan en particulier : "Voulez-vous de l’eau ? Fermez le robinet." L'Eydap, quant à lui, appelle a plus de responsabilité individuelle rapporte le magazine GEO : "Quand on ne remplit pas la baignoire pour prendre un bain, on économise jusqu'à 150 litres d'eau". Ou encore "Fermez le robinet lorsque vous vous brossez les dents."
Tourisme de masse et gestion défaillante
Les nombreuses îles paradisiaques du pays sont aussi touchées, car avec le tourisme de masse, la demande en eau l'été y est "parfois cent fois plus importante que l'hiver", indique à l'AFP Nikitas Mylopoulos, professeur de gestion des ressources en eaux à l'Université de Thessalie.
Il pointe aussi "une gestion défaillante des eaux en Grèce où les ouvrages hydrauliques manquent" et "le gaspillage fréquent lors de l'irrigation des terres" par les agriculteurs. Ainsi, la Protection civile grecque a placé fin juin la célèbre île de Leros "en état d'urgence" pour un mois, la mairie mettant en avant des dysfonctionnements dans l'usine de désalinisation faute de "maintenance dans le passé". Celle de l'île de Sifnos déplore quant à elle "la surconsommation d'eau pour les piscines et l'arrosage de grands jardins" rapporte GEO .
De gros investissements à venir
Cette situation se répète aussi dans les autres îles des Cyclades, sur celle de Corfou en mer Ionienne mais aussi sur les plaines du continent et la Macédoine. Mais c'est depuis l'île de Leucade qu'un habitant et écrivain a fait bouger le gouvernement. Michalis Makropoulos a dénoncé dans le quotidien Efimerida Syntakton une situation "déplorable" : "l'eau a été coupée fin juin durant quatre jours consécutifs". Cela est dû selon lui à "la mauvaise gestion des autorités municipales pendant des années" et au "développement incontrôlé du tourisme sans infrastructures adéquates".
Toujours d'après GEO, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis s'est ainsi rendu sur place et a annoncé la mise en œuvre "d'un des plus grands projets d'approvisionnement d'eau en Grèce pour couvrir les besoins" de l'île.
Pour Athènes et sa région, le directeur général de l'Eydap, Charalambos Sachinis, affirme qu'un "plan particulier" a été créé "pour faire face à des phénomènes extrêmes de pénurie d'eau". Ce qui correspond à des investissements d'environ 750 millions d'euros, a-t-il annoncé dans un entretien à l'agence de presse grecque ANA.