Immobilier : une entreprise de construction installée depuis plus d’un demi-siècle fait faillite, les propriétaires se retrouvent lésés

Sindy Bellour attendait la livraison de son pavillon avec impatience, 190 000 euros pour 100 m². “C’était le projet de ma vie, pour mon fils et moi. Et puis il y a une grosse pause” , a-t-elle expliqué au micro de France Info. Depuis plusieurs mois, des chantiers demeurent figés après la liquidation judiciaire du constructeur Kervran. Au total, ce sont plus d’une centaine de maisons qui demeurent inachevées et autant de propriétaires affligés. 

Dans un cas comme celui-ci, la loi prévoit une garantie en cas de défaillance du constructeur permettant de désigner un nouveau constructeur pour reprendre le chantier. Mais il faut payer en plus une franchise de 10 000 euros. “Ce n’était pas du tout prévu dans le budget, c’est une somme que je n’ai pas à l’heure actuelle. J’espère que je pourrais les payer mais si je ne les paye pas comment ça se passe ? Quels sont mes recours ? Je suis dans l’inconnu” poursuit la propriétaire.

10 000 euros de frais supplémentaires pour la poursuite des travaux

Une crise qui pourrait s’expliquer par un contexte économique défavorable : “Les difficultés des constructeurs elles viennent de la baisse de pouvoir d’achat immobilier des ménages, à peu près 60 000 euros, et d’une augmentation des prix de revient qui sont de 30 ou 40 000 euros par construction, donc c’est environ 100 000 euros de baisse de pouvoir d’achat immobilier des ménages en l’espace de deux ans” explique Damien Hereng, le Président de la fédération française des constructeurs de maisons individuelles. 

Le constructeur n’a pour l’instant pas pris la parole sur le sujet, ignorant les appels passés par France Info. Il était pourtant très renommé dans le Finistère depuis plus de 50 ans et laisse soixante salariés sans emploi. En Bretagne, 23 entreprises de construction de maisons individuelles ont déposé le bilan sur les douze derniers mois.