Procès de Mazan : ces hommes non identifiés qui ont échappé à la justice

L'affaire des viols de Mazan a permis de mettre en lumière les profils de 51 hommes qui ont été jugés et condamnés par la justice, en plus de l'ex-mari de la victime, Dominique Pelicot. Mais certains hommes sont malheureusement passés entre les mailles du filet.

Après trois mois et demi d’audience , la cour criminelle du Vaucluse a condamné Dominique Pelicot à vingt ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, le 19 décembre dernier. Une décision qu’il a accepté puisqu’il n’a pas décidé de faire appel.

"Il décide de ne pas faire appel, car il estime que ce serait une nouvelle épreuve et de nouveaux affrontements pour son épouse, dont il a toujours indiqué dans les débats qu'elle n'était pas son adversaire, qu'elle n'avait jamais été son adversaire", précise Me Béatrice Zavarro, son avocate.

Parmi ses 50 coaccusés, qui ont écopé de peines allant de trois ans à quinze ans de prison, 17 d’entre eux ont décidé de faire appel. Cette annonce donnera lieu à un procès en deuxième instance à la fin de l'année 2025, devant la cour d'assises du Gard, selon le communiqué du parquet de Nîmes.

Mais dans cette affaire, plusieurs hommes n’ont toujours pas été appréhendés par les forces de l’ordre, comme l'indique le quotidien Sud Ouest. “Laurent du Vaucluse”, “le motard” , “Black Villiers”, “routier” ou encore “Luc Pizza” : l’identité de ces hommes demeurent un mystère.

Vidéo du jour

Des viols que Dominique Pelicot avait filmé et sauvegardé sur son ordinateur et sur des disques durs. Malheureusement, les images de ces vidéos n’ont pas permis d’identifier ces hommes.

Les images du premier viol référencé par les enquêteurs, dans la nuit du 23 au 24 juillet 2011, quand le couple vivait en région parisienne, à Villiers-sur-Marne, n’ont pas permis de déterminer l’identité du coupable. Un cas similaire, pour la vidéo de son dernier agresseur, surnommé “le motard”, dans la nuit du 22 au 23 octobre 2020, à Mazan.

“On aurait pu enquêter dix ans”

D’autres, comme Karim K. ou encore Jean-Pierre H., sont morts avant d’avoir pu être appréhendés. Pour d’autres, il était impossible de les identifier. “On a certaines personnes qu’on voyait de manière très floue et on ne pouvait pas sortir de photo”, a expliqué la juge d’instruction chargée de cette enquête, le 8 novembre dernier.

Deux routiers sont également passés entre les mailles du filet : Christian L. et Patrice N. Les faits se seraient déroulés sur une aire d’autoroute lorsque le couple rentrait de vacances à l’Ile de Ré, en mai 2019 et lors d’un retour de Normandie.

Les enquêteurs avaient réussi à mettre la main sur un dossier “sans image” nommé “routiers du 24 novembre 2018”. Pourtant, selon Dominique Pelicot, l’un des routiers ne s’était pas présenté lors du "rendez-vous".

Pour d’autres, les images exploitables n’ont pas permis de les identifier car elles ne correspondaient à “aucun cliché déjà enregistré par la justice au fichier du TAJ (Traitement des affaires judiciaires) ou ne pouvaient être associées à aucun numéro de téléphone”. “En concertation avec la police judiciaire, on a décidé d’arrêter à un moment les investigations. On aurait pu enquêter dix ans”, a indiqué la magistrate lors de son audition, précise Sud Ouest.

Ces autres femmes dans le viseur de Pelicot

Les enquêteurs ont également retrouvés 11 hommes contactés par Dominique Pelicot sur Skype qui “clairement faisaient la même chose avec leur compagne”, a confirmé le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse Platière, directeur d’enquête sur cette affaire alors qu’il était à la PJ d’Avignon, rapporte Sud Ouest. “Tu es comme moi tu aimes le mode viol”, avait écrit Dominque Pelicot à un certain “JF LUNA”, en commentant les photos de sa compagne, endormie et nue.

Le sexagénaire avait également prévu de violer d’autres femmes inconscientes, comme les enquêteurs ont pu le lire dans des conversations avec un certain “Eric Dover”, “PCMF 77” ou encore “Morgane 667”, où il mentionnait “une coiffeuse de 37 ans à Lyon”, qui a échappé de peu au même sort que son ex-femme Gisèle Pelicot.