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Alors que le procès des viols de Mazan a débuté lundi, il a pris mercredi une tournure incriminant la victime, Gisèle Pélicot, qui a refusé dès le départ le huis-clos proposé par la justice "pour que la honte change de camp". Car la stratégie de certains défenseurs des 51 accusés a consisté à recentrer les débats sur une éventuelle pratique de libertinage, allant jusqu'à réfuter le terme "violeurs" raconte Le Figaro.
Des chiffres terrifiants malgré les dénégations de la défense
Ce qu'a fermement contesté Jérémie Bosse Platière, chef d'enquête de ce fait-divers sordide et commissaire divisionnaire, relate le quotidien : parmi les 50 hommes recrutés par l'ex-mari, identifiés et présents au procès (sur 72 aperçus sur les vidéos en tout), 10 sont revenus abuser de la septuagénaire plusieurs fois, ce jusqu'à 6 reprises entre 2011 et 2020. Plusieurs avocats s'insurgent ainsi de voir leur client comparaître libre tout en étant mis dans le même sac que les récidivistes.
Mais d'après les estimations effectuées par les policiers suite aux investigations (parmi lesquelles le visionnage d'environ 4 000 fichiers de toute nature soigneusement classés dans un disque dur), Gisèle Pélicot aurait été violée 200 fois, dont 92 fois par les "recrues" du principal mis en cause.
La défense met tout de même sur la table l'idée d'un "jeu libertin", lors duquel le mari, qu'elle qualifie de "chef d'orchestre" les aurait "bernés" en leur faisant croire que sa femme faisait mine de dormir. Ce qui met hors de lui Jérémie Bosse Platière : "le problème, c'est le recueil du consentement : à quel moment madame P. a-t-elle manifesté son approbation à l'acte ? À aucun moment."
Des "scènes de sexe" plutôt que des viols ?
Et, souligne le commissaire, toujours d'après Le Figaro : "je n'ai pas le souvenir d'un seul mot, parfois on entend des râles, des ronflements, mais aucun mot compréhensible." Il insiste sur le mot "viol", ce à quoi lui rétorque le président de la cour criminelle du Vaucluse : "on va parler de scène de sexe s'il vous plaît". En effet, les accusés sont toujours présumés innocents. Une prise de parole qui a renforcé la confiance de la défense.
Mais la passe d'armes entre les avocats et le commissaire continue : "Comment peut-on affirmer de manière aussi certaine qu'elle était vraiment inconsciente ?"
"Soit c'est une très bonne actrice, soit elle était vraiment inconsciente" répond Jérémie Bosse Platière. Une autre conseillère s'emporte : "arrêtez de généraliser ! Vous tirez des conclusions parce que c'est une répétition des faits. Est-ce que c'est la multitude des individus qui fait que vous les qualifiez de violeurs ? S'ils avaient été seuls, aurait-on pu avoir des doutes sur leur réelle intentionnalité"
"Les éléments individuels de votre client auraient pu laisser penser qu'il s'agissait bien de faits de matière criminelle", conclura calmement le commissaire.
La victime indignée par la stratégie de la défense
Hier, Gisèle Pélicot, qui ne s'était déjà pas cachée des caméras de télévision, gardant la tête haute accompagnée de sa fille,a parlé pour la première fois aux médias, notamment au journal Le Parisien qui s'est entretenu avec son second avocat Me Antoine Camus, lors d'une longue suspension de séance :
"Elle est évidemment indignée. Elle aurait souhaité répondre, on la sentait trépigner derrière nous, en disant : 'Mais je veux répondre, je veux répondre, mais il faut que je réponde'. Et on lui a répondu : 'Demain' !
Elle prend enfin la parole à la barre et conteste le libertinage
Le Parisien a pu ce matin nous révéler les premiers mots de Gisèle Pélicot, appelée à la barre : "les policiers m’ont sauvé la vie en investiguant l’ordinateur de monsieur Pélicot." affirme-t-elle.
"Je suis inerte, dans mon lit, et on est en train de me violer. C’est des scènes de barbarie », a répondu la septuagénaire jeudi matin. "Qu’on ne me parle pas de scènes de sexe, ce sont des scènes de viols, je n’ai jamais pratiqué le triolisme ni l’échangisme, je tiens à le dire."