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23 septembre 2023, La Plaine (Bas-Rhin). Pour Lina, 15 ans, cette journée est un samedi tout ce qu'il y a de plus classique. L'adolescente se rend à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, non loin de chez elle, où elle doit prendre le train pour Strasbourg pour rejoindre son petit-ami Tao. Sur les trois kilomètres qui la séparent de la gare, la jeune fille se volatilise. Huit mois après sa disparition, aucun élément connu ne permet de déterminer ce qui est arrivé à Lina.
Alors que l'enquête se poursuit, plusieurs éléments laissent à penser que l'adolescente était victime, entre autres, d'harcèlement et de jalousie. Dans l'édition n°2162 du Nouveau Détective, publié le 14 février 2024, nous apprenons que Lina avait déposé plainte contre deux hommes des environs pour "viol en réunion sur mineure de moins de 15 ans" en mai 2022 à la gendarmerie de Schirmeck.
Une plainte pour viol classée sans suite
Alors âgée de 13 ans et demi, l'enfant croise deux hommes majeurs, âgés d'une vingtaine d'années. Ils proposent à Lina de se "poser" avec eux, dans un logement de La Broque, dans le Bas-Rhin. Selon Lina, les deux hommes lui auraient fumer du cannabis avant de la violer. En raison d'une infraction "insuffisamment caractérisée" selon la police, la plainte est classée sans suite. La plainte a été réétudiée dans le cadre de l'enquête de sa disparition.
Un individu au profil inquiétant
Selon Les Dernières Nouvelles d'Alsace, l'un des deux individus visés par la plainte de Lina a été condamné à 18 mois de prison dont six ferme avec bracelet électronique pour des violences commises en 2021 et en 2023 sur d'anciennes petites amies.
Selon le quotidien régional, "deux jeunes filles âgées de 15 et 16 ans auraient été frappées, humiliées et violées le 24 juillet 2021 au cours d’une soirée entres jeunes, dans la vallée de la Bruche (Haut-Rhin). L’individu serait même allé jusqu’à voler le portable de l’une d’entre elle pour l’empêcher d’appeler au secours".
Enfin, l'homme concerné a également été placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Strasbourg le 19 avril dernier, dans le cadre d'un vol et d'une agression sexuelle sur une adolescente de 15 ans. Les faits auraient eu lieu entre décembre 2023 et mars 2024. L'individu reste présumé innocent.
Le second homme visé par la plainte pour viol de Lina a indiqué au Nouveau Détective ne plus avoir de contact avec cet individu. En outre, il a affirmé n'avoir aucun lien avec la disparition de Lina et avoir coopéré avec les enquêteurs.
Malheureusement, l'enquête du Nouveau Détective indique que Lina était la cible de nombreux harcèlements.
Jalousies féminines et vols de scooters
"Malgré son jeune âge, Lina ne manquait pas d'ennemis dans la vallée de la Bruche", écrit Le Nouveau Détective. En raison de "nombreux ex", l'adolescente "suscitait des jalousies féminines". "La liste de ses potentiels ennemis n'en finit plus de s'allonger. Et avec elle, la liste des suspects qui, d'une façon ou d'une autre, pourraient être à l'origine de sa disparition", peut-on lire dans les pages de la publication. Par ailleurs, deux motos ont été volés à l'adolescente ces derniers mois.
Plus récemment, la cousine de Lina a révélé que l'adolescente était victime de menaces longtemps cachées à sa famille.
Des insultes et des menaces suite à sa plainte pour viol
Pour l'émission "Sept à Huit", la cousine de Lina, Louane, a évoqué les "déferlantes d'insultes" subies par Lina "suite à ce viol". "Au départ, je pensais que c'étaient des copines, des filles jalouses d'elle, mais ensuite, elle m'a dit que ça n'avait rien à voir, que c'était par rapport à sa plainte qu'elle se faisait harceler. Elle ne m'a jamais dit par qui. Je n'ai pas vu les messages, mais elle me disait : 'Il y en a qui me menacent de mort, il y en a qui menacent la famille, il y en a qui menacent d'entrer chez moi et de me choper'", explique Louane.
Selon la cousine de la disparue, Lina souhaitait protéger sa famille et ne pas la mêler à ces menaces de mort. "Lina essayait de garder ça pour elle, mais le soir, elle y repensait beaucoup, elle me le disait quand elle n'arrivait pas à dormir. Je lui demandais pourquoi ça l'inquiétait autant et elle me répondait : 'J'ai peur qu'ils le fassent vraiment'", conclut Louane.