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Quarante-cinq ans à s’esquinter au travail, et tout ça pour rien ? C’est peu ou prou ce à quoi ressemble le récit de Gilles Pernot, 60 ans, à qui on refuse purement et simplement le droit à la retraite. Le pauvre homme, dont le l’infernal périple est narré avec force de détails par nos confrères du Républicain Lorrain qui ont pu le rencontrer à plus d’une reprise, a commencé sa carrière très tôt : il n’avait que 15 ans quand il est embauché la première fois par Bata, une entreprise Tchèque spécialisée dans la fabrication de chaussures.
Fatigué par toutes ces années de travail, après un long parcours notamment fait de reconversions, il décide de liquider ses droits il y a environ un an. Un choix judicieux, puisque le pauvre homme souffre d’une maladie qui l’empêche de travailler - le fameux burn-out - mais que son arrêt ne saurait être renouvelé. Les médecins qui l'ont consulté sont unanimes : il doit organiser sa cessation d’activité. "Ils m’ont dit que je devais obtenir ma retraite", explique-t-il, "à cran" d’après le quotidien régional. Hélas, il n’aura droit qu’à des nuits blanches, une angoisse à se ronger les sangs et un coûteux imbroglio administratif.
La caisse de retraite a-t-elle le pouvoir de vous refuser le droit à la retraite ?
Et pour cause : si la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat, secteur privé) accepte de lui verser sa retraite, ce n’est pas le cas de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL). Cette dernière refuse catégoriquement de lui accorder le droit au repos qu’il a pourtant mérité.
Si Gilles Pernot dépend de ces deux caisses, c’est parce qu’au cours de sa longue carrière, il a fini par rejoindre le service public. Ainsi, avant de demander à liquider ses droits, il était agent à l’hôpital de Lorquin (Moselle, Grand-Est). Et, aux yeux du service public au moins, il n’a pas encore fini sa mission : il n’aurait effectué "que" 159 trimestres, affirme la CNRACL. Quand la Carsat lui en trouve pourtant… 173.
Mais comment survivre sans retraite ? Les solutions proposées par la CNRACL paraissent aberrantes, pour dire le moins. Explications.
Privé de sa retraite et rongé par le stress : les procédures n’y font rien
"Je veux juste prendre ma retraite…", explique Gilles Pernot à nos confrères, "rongé par le stress". Pas question, répond la CNRACL pour qui 45 ans passés à s’échiner à la fabrication de chaussures ou en tant qu’agent d’hôpital ne suffisent visiblement pas à prétendre au repos. Fort heureusement, cette dernière est tout de même en mesure de trouver des solutions. La première est évidente : renvoyer le pauvre sexagénaire au travail, au CHS de Lorquin ! Il devrait, estime la caisse de retraite, y rester jusqu’à 62 ans. Impossible, à en croire l’ancien agent, qui explique avoir fait un burn-out.
Pas de problème, réplique la CNRACL, il existe une autre solution : poser un congé non rémunéré jusqu’à la date évoquée. Soit… Survivre un an et demi sans salaire, sans indemnité et sans pension de retraite, puisque de son côté, la Carsat attend l’aval de la CNRACL, sans quoi elle ne pas commencer les versements.
Gilles Pernot craint désormais n’avoir plus droit à rien. "Je ne peux rien faire, ni louer un appartement, rien. Je suis refusé de tout", déplore-t-il dans les colonnes du Républicain Lorrain. Si son récit est inédit, il n’est hélas pas le seul retraité à qui l’on retire parfois leurs pensions. D’autres cas, plus courants, ont déjà été évoqués par Planet…
Ces retraités bien vivants que l’on déclare morts et dont on assèche les finances
Il n’est pas rare, en effet, d’entendre parler du tragique récit d’un retraité déclaré mort alors qu’il était encore bien en vie. Une mésaventure bien complexe sur le plan financier, puisqu’il faut alors prouver que l’on est encore vivant pour continuer à percevoir sa pension. Faute de quoi, les robinets sont tout simplement coupés.
En septembre dernier, LCI s’attardait sur le cas de Charles Fezard, 83 ans et demi, qui était réputé décédé depuis la mi-juin 2020 aux yeux de l’administration. Elle a donc cessé de lui verser sa pension. "Je n'ai plus aucun revenu. Ma retraite principale et ma retraite complémentaires sont bloquées", dénonçait-il alors. Ses appels et ses lettres à l’administration restaient alors lettre morte…
Une situation effrayante, mais loin de constituer un cas unique. Tant et si bien que Planet propose un guide des bonnes réactions pour y faire face.