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"Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire." Ces propos, tenus ce week-end par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, dans les colonnes du Figaro, ont créé la polémique. Si une partie du gouvernement semble approuver cette proposition, les syndicats s’en inquiètent.
Confinés depuis le 17 mars dernier et, a priori, jusqu’au 11 mai prochain, selon les dernières annonces d’Emmanuel Macron ce lundi 13 avril au JT de 20h de TF1, les Français vont-ils devoir par la suite travailler davantage ?
"Même en temps de guerre, on n’a jamais connu une crise où on a été obligé de fermer l’économie, dans quasiment tous les pays en même temps, en huit jours (…) Tout le monde a bien compris que cette crise est l’épreuve d’une génération et qu’on a, collectivement, une immense responsabilité, comme nos parents qui n’ont pas eu le droit à l’erreur après la Seconde Guerre mondiale", a ajouté le président du Medef.
Il estime que l’important est "de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020". Cela passe d’après lui par un effort collectif : les salariés devront travailler plus.
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Déconfinement : il faudra "rattraper" la perte d'activité
Un sentiment que partage la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher. Elle a également averti durant ce week-end pascal, qu’il faudrait "probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant" afin de "rattraper" la perte d'activité.
Vendredi 10 avril sur Europe 1, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, appelait également l’ensemble des Français à faire des efforts.
Cela signifie-t-il que les jours fériés et autres congés payés pourraient être annulés ?
Coronavirus : travailler plus "est totalement indécent"
Les syndicats s’y opposent. Si la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a appelé lundi à une reprise progressive du travail, l’idée de "travailler plus" ne passe pas. D’ailleurs, selon Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, "c'est totalement indécent. Aujourd'hui, les travailleurs, comme tout le monde, sont en train de payer le coût de cette crise. Ce n'est pas à eux de payer ensuite", s’offusque-t-il.
De nombreux syndicats jugent d’ailleurs que les salariés, y compris ceux au chômage partiel touchant 84% de leur salaire, font déjà des efforts.
Comment pourra-t-on alors rattraper les pertes ?
Crise économique : comment effacer la dette ?
"Ce n'est pas aux travailleurs de payer la crise" assure Laurent Saint-Martin, député LREM auprès de BFM Business. Cette incitation à travailler davantage place en effet la majorité dans une situation risquée : "Nous sommes dans une crise d'une ampleur tout à fait exceptionnelle. Il faut savoir respecter un peu les temps de cette crise" déclare le rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale.
"La reprise du travail se fera petit à petit en fonction de ce que la crise sanitaire nous permet de faire. Je ne crois pas qu'il soit aujourd'hui pertinent de demander un quelconque effort supplémentaire, ce n'est pas le temps. Ce n'est pas aux travailleurs et aux Français de payer cette crise."
Selon lui, la dette sera amoindrie par la croissance. Cela ne devra en revanche pas passer pas par des hausses d'impôts mais, justement par la fin des impôts de production pour les entreprises.