Ce lundi 25 novembre est celui de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux femmes. Zoom sur The Sorority, cette application réservée aux femmes et aux minorités de genre qui propose de leur...
C’est la "douche froide". Tels sont les mots employés par Pierric Chalvin, le délégué général d'Unitex pour exprimer son ressenti quant à la situation des entreprises qui fabriquent des masques. Chamatex, Filtration SA, Porcher, Boldoduc, Cepovett, ou encore Diatex représentent les plus grosses productions, informe Les Echos. Actuellement, pas moins de 45 entreprises ont converti leur métier à tisser et leurs ateliers de couture pour confectionner cinq millions de masques médicaux par semaine.
Cependant, un problème survient : "les commandes des collectivités locales et des entreprises s’effondrent, quand elles ne sont pas annulées face à la concurrence des produits d'importation à moindre coût", souligne Pierric Chalvin. C’est plus d’une dizaine de sociétés locales qui accusent 450 000 invendus et des stocks de tissu importants qui représenteraient 14 millions de masques. La production locale coûte en moyenne trois euros pour 20 lavages, mais les hautes sphères de l’État semblent préférer l’importation.
Le gouvernement vise à l’étranger
Le ministère de l’Économie a commandé 10 millions de masques lavables au Vietnam, ce qui a révolté Pierric Chalvin, souligne Capital. "On ne peut pas demander à la filière de se mobiliser et la laisser tomber deux mois plus tard", s’est énervé le délégué général d’Unitex. Pour rappel, le président du Comité stratégique de filière mode et luxe, Guillaume de Seynes avait adressé une lettre à l’égard de la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher.
Dans cette dernière, il lui demande de rediriger la commande publique vers les entreprises françaises ou de racheter des stocks. Un besoin vital pour les industriels qui se sont investis pour se convertir dans la confection de masques, à l’instar de Boldoduc.
Des sociétés qui se sont adaptées pour fabriquer des masques
L’entreprise produit l’un des trois premiers modèles agréé DGA (Direction générale de l'armement). Jean-Charles Potelle, le PDG du groupe, a d’ailleurs investi 200 000 euros de machines à coudre dans l’usine éphémère qu’il a installé à Lyon. Il a également recruté plus d'une centaine de couturières via Pôle Emploi.
La société Les Tissages de Charlieu a, quant à elle, établi une stratégie consistant à tisser les masques avec l’élastique intégré, et économise l’étape de la confection.
Cela représente donc un investissement important de la part de toutes ces entreprises, qui souffrent aujourd'hui de la concurrence.
Innover pour survivre ?
Les industriels doivent redoubler d’inventivité pour rivaliser. C’est déjà le cas de la société Henitex qui mise sur les masques personnalisés aux couleurs de clubs de football et sur les tailles enfants pour se démarquer, indique Les Echos. De son côté, Boldoduc se concentre sur de nouveaux modèles "comme des accessoires de modes". Tandis que Balas Textile cherche à confectionner des masques plus souples et plus respirables pour contrer les jetables.
Son PDG, Olivier Balas a précisé que "seuls les produits avec du sens pourront continuer d'être fabriqués en France".
Une situation difficile pour toutes ces entreprises, actuellement en surproduction. Pour écouler les stocks, elles ne devraient avoir pas d'autre choix que de baisser les prix.