De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Je suis restée très courtoise mais j'ai expliqué au technicien que c'était insensé", raconte une locataire de la cité des Dahlias, à l'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne (Île-de-France). L'immeuble, rapporte Le Parisien, a récemment été visité par une entreprise mandatée par Enedis et chargée de la pose du dorénavant célèbre compteur Linky. Problème ? L'endroit est abandonné. Et pas qu'un peu ! Le quotidien décrit des "fenêtres qui battent au vent", mais aussi "des pigeons qui squattent des balcons" ou "du courrier qui n'est plus ramassé". "L'absence de vie humaine saute aux yeux", poursuit le journal. Pire encore ! Certaines portes ont tout simplement été murées.
Au total, c'est une quinzaine de boîtiers qui ont tout de même été installés sur les paliers de ces appartements qui seront bientôt détruits. Sur les sept barres qui composent la cité des Dahlias, trois seront rasées, ce qui représente quelques 200 habitations en tout et pour tout. "Un bon nombre de personnes a déjà quitté l'immeuble", témoigne d'ailleurs la locataire qui a cherché à faire entendre raison aux ouvriers chargés de poser le compteur. En dépit du caractère quasi abandonné des lieux - certains résidents n'étant pas encore partis -, ils ont tout de même tenu à l'alerter sur la prochaine coupure de courant qui doit faire suite au déploiement.
"J'ai eu beau leur dire que l'immeuble allait être démoli, ça n'a rien changé. Ils m'ont répondu qu'ils avaient des ordres. C'est ridicule. Vous imaginez le prix du boîtier, le déplacement, la main-d'oeuvre…", déplore pour sa part Samia Erhel, présidente de l'association des Dahlias, qui vient en aide aux élèves en difficultés.
Linky : les techniciens n'avaient pas compris le sort réservé aux appartements
"Si des compteurs Linky ont été installés, c'est que les gens n'avaient pas résilié leur abonnement", s'est expliqué Robert Poggi, le responsable territorial d'Enedis pour le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. "D'autres compteurs n'ont pas été changés car ils étaient considérés comme inactifs", ajoute-t-il ensuite.
Autre piste avancée par le responsable ? Les techniciens n'auraient simplement pas réalisé que les logements de la barre devaient être détruits. Il pointe du doigt certains éléments susceptibles de prêter à confusion : pas de barrières de chantier, pas non plus d'accès barré… Sans compter que la démolition n'est pas prévue avant 2020. Du reste, de nombreuses portes sont cependant murées…Un détail qui a son importance, insiste Le Parisien. "On va stopper le déploiement du nouveau compteur pour faire des vérifications" concède tout de même Robert Poggi.