
Son temps de parole à la télévision dépasse légèrement celui de ses prédécesseurs, mais cette visibilité accrue s'explique aussi par l'évolution des médias et la transformation de la consommation de...
L'huile d'olive est devenue incontournable sur les tables de tous les Français ou presque : on en consommerait 1,7 litre par an et par personne d'après 60 millions de consommateurs. Ce malgré des prix parfois exorbitants, dignes d'un produit de luxe : ils varient de 10 euros à... 60 euros le litre (de marque Leos), en ce qui concerne le panel de 22 références testé par nos confrères (dont 21 vendues en supermarché), qui ont souhaité en connaître la qualité. Et le résultat n'est pas tout rose pour cet "ort vert", comme vous allez le constater.
Le magazine cite une autre étude, publiée par l'institut Nielsen IQ (qui avait constaté l'effet contraire en 2023) : entre février 2024 et février 2025, les prix déjà très élevés des huiles d'olive ont bondi de 11,29 % au global. Ce principalement à cause de la hausse de ceux des huiles d'entrée de gamme qui ont gonflé de 33,33 %. L'explication est la même que pour l'explosion des tarifs du cacao : les conditions climatiques, en l'occurrence pas au Ghana ou en Côte-d'Ivoire mais en Espagne, principal producteur "de masse" accablé par la sécheresse l'année dernière. Aussi, quand on débourse une belle somme pour assaisonner ses repas avec ce produit réputé excellent pour la santé (surtout pour nos artères), il est intéressant d'analyser sa composition, pas toujours évidente à comprendre pour un client lambda. Ce que s'est évertué à faire 60 millions de consommateurs, avec pas mal de déceptions à la clé.
Il est précisé dans l'étude que seules ont été testée parmi les 22 références "des huiles d’olive vierge extra, c’est-à-dire issues directement du fruit par simple pression mécanique, ou selon la méthode moderne, par centrifugation à deux phases ou à trois phases." Et que "la mention 'extra' exige que l’huile réponde aux critères physico-chimiques et sensoriels définis par le règlement européen n° 2022/2104." Déjà qu'elle fait l'objet de nombreuses fraudes, la "vierge extra" est en plus produite dans des conditions qui peuvent être douteuses, comme le démontrent les analyses.
Parmi les problème identifiés par 60 millions de consommateurs pourtant régis par la loi citée ci-dessus, on trouve dans certaines huiles des teneurs un peu top élevées en acides gras, des indices de peroxyde trop importants, des plastifiants dont des perturbateurs endocriniens, des traces d'hydrocarbures et des défauts sensoriels plus ou moins marqués.
Autre souci et pas des moindres, le magazine constate que toutes les huiles d'olive du panel "contiennent au moins un contaminant." Mais il pointe toutefois l'absence de fraude. Et de conclure : "Comme les précédentes, cette étude montre qu’une part des fabricants n’assure pas la qualité de ses huiles d’olive de bout en bout. Aussi, la présence accrue de contaminants interpelle sur la vigilance des fabricants. Une nouvelle fois, nous attendons de sérieux efforts sur cette filière."
En réaction à notre article issu des élements fournis par 60 millions de consommateurs (qui a également reçu un communiqué détaillé), le producteur français Cauvin a demandé un droit de réponse, concernant la teneur en acides gras de son huile d'olive vierge extra :
"Le profil d’acides gras d’une huile d’olive peut dépendre de nombreux facteurs dont celui de l’origine. L’origine tunisienne a une teneur en acides gras saturés un peu plus importante que l’origine espagnole mais les valeurs mesurées aussi bien par nos propres analyses COI que par le journal, sont tout à fait conformes à la réglementation. En aucune façon cette composition peut être un risque pour la santé."
Cauvin conteste également l'analyse faite du taux de peroxyde (6,5 meq O2/kg au lieu d'un taux proche de 20 annoncé par 60 millions de consommateurs) et du défaut sensoriel selon ses propres tests. Nous prenons note de ce droit de réponse que nous publions en toute transparence.
Retrouvez dans notre diaporama ci-dessous celles qu'il faut éviter parmi les 22 références d'huile d'olive analysées.