Xavier Dupont de Ligonnès : la théorie des corps "substitués"AFP
La mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès croient toujours en son innocence. Pour elles, le père de famille est bien parti aux Etats-Unis avec sa femme et leurs quatre enfants.
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Dix ans que les enquêteurs sont à la recherche de Xavier Dupont de Ligonnès. Celui qui est devenu le fugitif le plus connu de France est soupçonné d’avoir tué sa femme et ses quatre enfants en avril 2011 dans leur maison de Nantes (Loire-Atlantique) puis d’avoir pris la fuite, pour ne jamais revenir. Le quinquagénaire, père de famille bien sous tous rapports, a pu berner son monde pendant une dizaine de jours, avant que de premiers proches ne commencent à s’inquiéter. Ce laps de temps important lui a permis de quitter les Pays-de-la-Loire pour le sud de la France, avant que sa trace ne soit définitivement perdue.

Affaire Dupont de Ligonnès : XDDL toujours vivant ?

Xavier Dupont de Ligonnès est-il encore vivant ? S’est-il suicidé peu de temps après que sa trace ait été perdue ? Est-il parti se cacher à l’étranger pour échapper à la justice ? Dix ans après le début de l’affaire, ces questions n’ont toujours pas leurs réponses et le fin mot de l’histoire ne sera peut-être jamais connu. Le meilleur ami du fugitif, aujourd’hui décédé, expliquait à France 2 en 2018 qu’il croyait son ami encore vivant et sûrement caché à l’étranger, pourquoi pas aux Etats-Unis.

La piste de l’Amérique est également évoquée par la mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès, Geneviève et Christine. À la seule différence qu’elles croient toujours en l’innocence de ce dernier et pensent que toute sa famille est toujours bel et bien vivante. Pour elles, les corps découverts sous la terrasse de leur maison le 21 avril 2011 ne sont pas ceux d’Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants. Explications.

Affaire Dupont de Ligonnès : "Pourquoi Xavier aurait-il menti ?"

Depuis dix ans, la mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès ont la même conviction : le quinquagénaire n’a pas tué sa famille, il ne s’est pas suicidé ou n’a pas fui à l’étranger, mais est bien parti avec sa femme et leurs enfants. Au début du mois d’avril, quelques jours seulement après la mort de sa famille, Xavier Dupont de Ligonnès avait écrit à ses amis et ses proches qu’ils partaient tous les six pour les Etats-Unis, sous une nouvelle identité car ils bénéficiaient d’un programme de protection des témoins.

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Interrogé par 20 Minutes, l'avocat des deux femmes rappelle qu’"il y a une vérité judiciaire, il y a une vérité médiatique, mais la vérité originelle ne ressort pas des actes d’enquête". Rapportant les mots de Christine de Verdun, il ajoute : "Pourquoi Xavier aurait-il menti quand il annonce dans un courrier qu’il a été obligé de partir avec sa famille à l’autre bout du monde ? Puisqu’on ne nous apporte pas la preuve de sa culpabilité, c’est qu’il n’est pas coupable". Leur position est basée sur une théorie : les corps ont été remplacés par d’autres pour permettre à la famille de commencer sa nouvelle vie.

Affaire Dupont de Ligonnès : les doutes de l'autopsie

La justice ne croit pas la version de la mère et la sœur de Xavier Dupont de Ligonnès. Leur avocat, Me Stéphane Goldstein, résume auprès de 20 Minutes : "C’est difficile pour moi, avocat, de penser qu’on a pu substituer des corps au profit d’autres corps. Mais c’est leur position. Je ne la partage pas mais je la respecte". Leurs doutes concernant la version donnée par la justice reposerait sur plusieurs éléments, selon leur avocat.

Il explique auprès du quotidien : "Les autopsies ont été réalisées dans la précipitation, probablement en raison de la pression médiatique et les constatations matérielles peuvent être remises en question : poids, taille, identification du visage… Mes clientes étaient à Versailles, elles n’ont pas vu les corps. Le juge a donné un permis d’inhumer très rapidement, ce qui est d’ailleurs étonnant pour une telle affaire criminelle. L’inhumation aussi a été rapide. On a également refusé à un ami médecin de la famille d’aller voir les corps sous prétexte que l’identification était formelle".