Vieillir à domicile devient de plus en plus coûteux mais demeure toujours moins cher que d’aller en maison de retraite. Explications.
Les avions, si décriés par les écologistes pour la pollution qu'ils engendrent, vont-ils être désertés dès l'année prochaine par les Français ? Car comme c'était pressenti, la hausse de la taxe de solidarité sur les billets voulue par le gouvernement Barnier pour financer le budget 2025 a été validée par le Sénat jeudi soir. Elle était de toute manière unanimement plébiscitée par la majorité des députés.
La mesure a été adoptée de manière écrasante par 310 voix pour, "à la chambre haute", nous apprend Le Parisien, contre 4 voix contre, celles d'élus qu'il qualifie "d'extrême-droite". Paradoxalement, les communistes, mais surtout les écologistes se sont abstenus ! Nous avons tenté de les joindre pour recueillir leurs explications, sans réponse.
Mauvaise nouvelle pour les grands voyageurs, cette taxation supplémentaire sera pérennisée, alors qu'elle était proposée pour une année seulement. Bonne nouvelle en revanche pour les globe-trotters, elle sera moins importante que prévu, du moins en classe économique.
Billets d'avion : une hausse des prix finalement limitée
La hausse appliquée est pour le moment fixée à un seuil bien inférieur qu'annoncé. Au lieu de grimper jusqu'à 9,50 euros, elle passera par exemple de 2,63 euros à 5,30 euros, au minimum, pour les vols vers la France ou l'Europe. La proportionnalité devrait être de mise pour les longs-courriers en fonction des distances.
Les sénateurs l'ont même revue à la baisse pour les classes supérieures : premium, affaires et première. Les montants n'ont pas encore été dévoilés alors qu'au départ ils devaient être de plusieurs dizaines d'euros.
Billets d'avion : moins de taxes, moins de recettes fiscales
Cette mesure devait, selon Michel Barnier, rapporter 1 milliard d'euros aux caisses de l'Etat. Ce sera sans doute beaucoup moins, d'autant que la surtaxe va peut-être, comme évoqué, décourager certains de nos compatriotes d'embarquer pour les tropiques et autres destinations lointaines. Mais aussi la clientèle qui se déplace pour des motifs professionnels d'une ville française à l'autre, craindrait le gouvernement, d'après Le Parisien.
Les compagnies aériennes, qui étaient déjà vent debout contre cette taxe, sont, comme Ryanair, passées à la menace. La reine du low cost prévoirait ainsi de réduire de 50 % ses dessertes dans l'Hexagone. Jason McGuiness, son directeur commercial, affirme ainsi :
"La proposition du gouvernement français est à courte vue, mal pensée et destinée à faire dérailler encore plus la reprise de l’industrie aéronautique française . La France et l’Allemagne sont parmi les marchés de l’aviation les plus mal en point en Europe et, grâce aux récentes augmentations des taxes sur l’aviation, elles seront encore plus distancées par des économies concurrentes telles que l’Espagne et la Pologne, où il n’y a pas de taxes, ainsi que l’Italie, la Suède et la Hongrie, qui ont aboli les taxes sur l’aviation."
Même son de cloche chez Easyjet, qui estime aussi que le manque à gagner sera très important. "Nous pensons que nous allons perdre un demi-million de touristes britanniques en France, au profit d’autres grandes destinations touristiques qui sont déjà moins chères que la France", a déclaré la compagnie à l'AFP.
Billets d'avion : des destinations qui ne seront pas taxées ?
Cela irrite le gouvernement. Les sénateurs ont décidé d'exempter de hausse de taxe les vols venant et partant des départements d’outre-mer ou de Corse, et même les lignes dites "d’aménagement du territoire", révèle le quotidien, qui desservent des villes comme Limoges, Castres ou Brive-la-Gaillarde.
Toutefois, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin affirme que cette exemption est "contraire au droit européen" et que mettre en place "des taxes différenciées en fonction des destinations ne sera pas possible." Affaire à suivre dans les prochains jours.