Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
La justice a finalement pris la parole, vendredi 8 décembre, après le procès en huis clos de six ex-collégiens, soupçonnés de responsabilité dans le meurtre du professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020 à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines). Pendant une vingtaine de minutes, la juge du tribunal pour enfants de Paris a énoncé les condamnations prononcées pour les enfants qui ont pris part au drame : pour le mineur accusé d’"association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées" et ayant le premier fait la rencontre du tueur d'origine tchétchène Abdoullakh Anzorov, une peine de deux ans, dont six mois ferme, aménagée avec bracelet électronique. Pour les quatre autres garçons soupçonnés d'avoir fait le guet et facilité l'accès du terroriste à Samuel Paty, des peines de quatorze à vingt mois avec sursis probatoire. La sixième et unique prévenue de sexe féminin, qui a prétendu que le professeur avait montré des caricatures de Mahomet en excluant les élèves musulmans de classe, a écopé de dix-huit mois de sursis probatoire pour "dénonciation calomnieuse". Elle est accusée d'avoir fait de Samuel Paty "une cible" de l'assaillant.
Une audience "décevante" pour les proches de la victime
Si la famille de la victime et l'ensemble de la société enseignante attendaient des réponses de cette audience, ils en sont pour leurs frais. Au sortir de l’énoncé du délibéré, l'avocate de la famille Paty, Me Virginie Le Roy, a confié au Monde que "l’audience a été décevante" et "des réponses ont manqué aux familles". Elle regrette "des peines [qui ne sont] pas à la hauteur du drame".
L'adolescente condamnée a avoué pendant le procès avoir menti sur les raisons de son exclusion du cour de Samuel Paty. La jeune fille aurait en fait été exclue à cause d'un mauvais comportement, trop souvent absente en cours. "Si je n'avais pas dit ça à mon père, il n'y aurait pas eu tout ça et ça n'aurait pas pris cette ampleur", a-t-elle expliqué au juge antiterroriste, selon Le Parisien.Les autres élèves, accusés d'avoir facilité l'accès du terroriste au professeur tué, se sont effondrés à l'audience, jurant avoir pensé qu'il se ferait tout au plus "afficher sur les réseaux", peut-être "humilier", "taper"... mais n'avoir "jamais" imaginé que tout cela irait "jusqu'à la mort".
Le procès des adultes très attendu
Ce procès n'est que la première étape de la procédure judiciaire qui doit venir sanctionner les responsables dans la mort du professeur. Si les mineurs ont échappé à une qualification criminelle et terroriste, ce n'est pas le cas des huit adultes impliqués dans cet assassinat, dont le procès devrait s'ouvrir fin 2024 devant la cour d'assises spéciale de Paris, saisie des crimes d'"associations de malfaiteurs terroristes" et de "complicité d'assassinat terroriste". Parmi eux figurent le père de l'adolescente condamnée pour dénonciation calomnieuse, qui a ensuite alimenté une campagne contre Samuel Paty sur les réseaux sociaux.