Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Planet : Pourquoi la pose de cette bâche était un enjeu crucial de la bonne conversation de Notre-Dame ?
Jean-Baptiste Dilly : Tout simplement pour mettre hors d’eau la voûte et la nef. Il faut éviter que les demi-sphères présentes dans la structure ne se remplissent d’eau et créent de fait un surpoids. Cela affaiblirait encore un peu plus le bâtiment. Cette bâche protège aussi les pierres qui ont surchauffé et qui sont donc plus friables. Aujourd’hui le sol de la cathédrale est sec. En même temps qu’ils aspergeaient la cathédrale pour éteindre l’incendie, les pompiers utilisaient une pompe pour récupérer l’eau.
Planet : Pouvez-vous nous donner les caractéristiques de cette bâche ?
Jean-Baptiste Dilly : Il s’agit d’une bâche provisoire de 1 400 mètres carrés qui a été conçue sur mesure en France. Elle a été réalisée à partir de pièces différentes qui ont été ensuite assemblées. C’est plus simple pour le transport. Il s’agit d’une bâche en PVC à 650 grammes par mètre carré. La difficulté, en ce qui la concerne, a surtout été le temps. Nos fournisseurs ont travaillé d’arrache-pied, nuit et jour. Il n’y a pas eu de week-end de Pâques afin qu’elle soit livrée en temps et en heure. Depuis le moment où on nous a appelé jusqu’à la fin de la pose, cela a pris sept jours environ.
Planet : Concrètement comment a été installée cette immense bâche ?
Jean-Baptiste Dilly : La bâche a été tendue pour éviter les poches d’eau et favoriser son évacuation. Surtout, elle a été posée sur une charpente que nous avons remontée. C’est-à-dire que nous avons posé des poutres à la perpendiculaire de la nef. De cette façon, la bâche repose sur les murs porteurs et non sur les voûtes.
Planet : Quelles étaient les difficultés particulières ?
Jean-Baptiste Dilly : Pour nous, poser une bâche, c’est une opération habituelle mais dans une situation comme celle de Notre-Dame, il y a un enjeu policier tout d’abord : on est encore sur une scène d’enquête. Les autorités poursuivent leurs investigations et nous avons dû nous coordonner avec les différents corps de métiers, et notamment les scientifiques, afin de ne pas polluer leur travail. En outre, il faut évidemment faire attention à ne pas endommager encore plus le bâtiment tout en sécurisant la zone. Nous avons notamment posé des filets à l’intérieur.
Planet : Vous dites qu’il s’agit d’une bâche provisoire, quelle est la suite ?
Jean-Baptiste Dilly : Cette bâche devrait rester en place quelques mois mais dans les faits une autre charpente est déjà en construction par-dessus. Une autre bâche sera à nouveau posée pour s’assurer qu’aucune goutte de pluie ne puisse rentrer. Ce n’est qu’après que les travaux pourront commencer.
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