Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Un pied-de-nez retentissant aux autorités japonaises. Carlos Ghosn, qui était assigné à résidence au Japon, a fui l’archipel et se trouve désormais au Liban, selon une information des Echos confirmée par le principal intéressé. D'après les médias libanais, Carlos Ghosn a atterri lundi 30 décembre à Beyrouth à bord d’un avion privé venu de Turquie. Dans un communiqué transmis par ses proches, et cité par LCI, l’ancien patron de Renault-Nissan explique : "Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l’homme sont bafoués, cela au mépris absolu des lois et traités internationaux que le Japon a ratifiés et qu’il est tenu de respecter".
Carlos Ghosn a fui le Japon : "Je me suis libéré de l'injustice"
Le patron déchu de l’automobile devait être jugé à partir d’avril 2020 pour des malversations financières présumées. Il a été officiellement assigné à résidence à Tokyo le 25 avril dernier après 130 jours de détention, lors desquels il n’a cessé de clamer son innocence. Si les circonstances de son départ du Japon restent à éclaircir, Carlos Ghosn n’avait, a priori, pas l’autorisation de quitter l’archipel. "Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique", explique l’ancien PDG dans le communiqué transmis ce 31 décembre. "Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine", ajoute-t-il.
La justice japonaise accuse Carlos Ghosn d’abus de confiance aggravé et de détournement au détriment de Nissan. Il est soupçonné par les autorités d’avoir minoré une partie de ses revenus entre 2010 et 2018, à hauteur de 74 millions d’euros. Des accusations pour lesquelles il encourt au Japon jusqu’à 15 ans de prison et 1,25 million d’euros d’amende. Depuis son arrestation en octobre 2018, Carlos Ghosn affirme qu’il s’agit d’une "conspiration" des cadres de Nissan, du ministère de l’Economie nippon et de certains hommes du parquet de Tokyo. L’objectif ? L’évincer de son poste. Ce coup de théâtre, dont on ignore encore tous les détails, n’a pas échappé à l’avocat japonais de Carlos Ghosn, qui ne semble pas le soutenir.
Carlos Ghosn a fui le Japon : son avocat est "abasourdi"
La fuite de Carlos Ghosn a provoqué un séisme au Japon, où la chute du géant de l’automobile a fait grand bruit, comme en France. Pour mener à bien sa défense, l’homme d’affaires s’était entouré d’avocats français mais surtout japonais. Junichiro Hironaka, le conseil nippon de Carlos Ghosn, s’est dit "abasourdi" par la fuite de son client, qu’il a qualifiée de "surprise totale". Il affirme ne pas avoir été en contact avec Carlos Ghosn depuis son départ du sol japonais et juge son attitude "inexcusable", dans des propos rapportés par franceinfo.
Selon les informations des Echos, Carlos Ghosn aurait quitté le Japon sous une fausse identité, présentant aux autorités nippones un passeport falsifié. Il aurait pris un avion pour la Turquie avant de se rendre au Liban, où il a retrouvé sa famille et des amis. L’ancien PDG aurait planifié ce départ spectaculaire depuis plusieurs jours avec son épouse Carole, après qu’une énième demande d’entretien avec cette dernière lui a été refusée. Comme le rappellent Les Echos, Carlos Ghosn n’a pu s’entretenir qu’une seule fois avec son épouse depuis sa libération le 25 avril dernier.
Carlos Ghosn a fui le Japon : va-t-il être extradé ?
Quelles seront les conséquences de cette fuite de Carlos Ghosn ? Selon Les Echos, les autorités japonaises pourraient être très embarrassées par ce rebondissement. Elles pourraient donc émettre un mandat d’arrêt international contre l’ancien patron de Renault-Nissan. Comme l’explique franceinfo, le Japon n’a pas d’accord d’extradition avec le Liban mais, avec cette fuite, l'ancien PDG pourrait adopter la vie d’un fugitif. En effet, s’il ne risque pas, a priori, d’être livré à Tokyo par les autorités libanaises, Carlos Ghosn va désormais devoir choisir avec soin ses destinations à l’étranger, pour ne pas se retrouver dans un pays possédant un accord d’extradition avec le Japon.
Alors que Carlos Ghosn a la nationalité française, brésilienne et libanaise, comment l’Hexagone va-t-il réagir à cette fuite ? Invitée sur France Inter ce mardi 31 décembre, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie affirme que "le soutien consulaire de la France lui est acquis". "Si un ressortissant étranger fuyait la justice française, on serait très fâché. Mais c’est un ressortissant français, le soutien consulaire lui est acquis", a précisé Agnès Pannier-Runacher. Pour rappel, en France, Carlos Ghosn est visé par une enquête du parquet sur le financement de son mariage au château de Versailles.