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Depuis plusieurs jours, un cadeau, distribué aux écoles primaires françaises à l'occasion des JO 2024, fait grincer des dents...les syndicats d'enseignants. Si l ’intention est bonne, la polémique enfle concernant les moyens nécessaires pour une telle opération.
Quatre millions de pièces de monnaie
Mais de quoi s'agit-il ? Le cadeau en question est un coffret avec un petit livret, accompagné d’une pièce commémorative de deux euros frappée par la Monnaie de Paris. Actu.fr a contacté une école qui confirme la réception des colis en cours, et le ministère de l’Éducation précise que l’envoi sera faitjusqu’en juin.
Ces cahiers sont destinés à tous les élèves du CP au CM2 - soit environ 4 millions d’écoliers. Ces livrets d’une trentaine de pages «sont en cours d'acheminement, mais il a été demandé aux directeurs d'école d'attendre le lancement officiel avant de les distribuer», a confirmé au Figaro le ministère de l’Éducation nationale. Pour le président du Syndicat national des écoles (SNE), ce n’est pas une bonne idée : “Le travail des enseignants, ce n’est pas de distribuer des cadeaux”. La communication officielle n’est pas encore lancée et la distribution aux enfants n’a pas été démarrée.
D'ici là, les colis doivent être stockés dans “une pièce sécurisée”. Mais la porte-parole du syndicat majoritaire SNUipp-FSU Guislaine David souligne : “Certaines écoles n’ont même pas de salle de maître, ni de portail qui ferme bien. De quelle pièce sécurisée parlent-ils”.
Une opération réalisée en plein serrage de ceinture de Bercy
Pour Philippe Ratinet, il y a “peut-être d’autres choses à faire avant”. Il pointe du doigt les salaires des professeurs du primaire, payés 400 euros moins cher que ceux du second degré malgré le même concours et le même niveau universitaire. Leurs conditions de travail se sont également dégradées : le manque d’argent provoque dans certains cas l’annulation des sorties piscine, l’absence de car pour les déplacements…, rapporte le journal Aufeminin.
Des économies ont d’ailleurs été annoncées par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, cette semaine. Un timing qui ne passe pas, dénonce sur France Info Estelle Guyon, professeure et représentante du syndicat SNUipp-FSU : "Au moment où l'on nous dit qu'il n'y a plus d'argent pour faire fonctionner les services publics et notamment le service public d'éducation", ces colis sont pour elle "une vraie problématique". Elle estime que la monnaie elle-même, l’impression des livrets et la livraison a eu un énorme coût, alors qu’on va leur demander prochainement de faire des économies.