Ces célèbres détenus condamnés à perpétuité, libérés ou libérables
La perpétuité réelle n'existant pas formellement en France, des détenus célèbres, même tueurs en série, sont actuellement emprisonnés mais libérables. D'autres l'ont été dans le passé, certains n'ont jamais eu cette seconde chance. Les cas les plus marquants en images.

En France, la loi ne prévoit pas officiellement de peine de prison à perpétuité réelle, mais une "perpétuité incompressible" : c'est-à-dire sans aucune période de sureté ni aucun aménagement possible pendant 30 ans minimum. Elle peut donc dans les faits durer jusqu'à la mort du détenu.

Toutefois au bout de 30 ans d'emprisonnement, un tribunal d'application des peines peut mettre un terme à l'incarcération, par exemple sur demande du détenu. Mais dans les faits, depuis que cette perpétuité incompressible a été mise en place le 1 er février le 1994 par le gouvernement Balladur et son ministre de la Justice Pierre Méhaignerie, aucun condamné à cette peine n'est jamais sorti de derrière les barreaux (Salah Abdeslam, Michel Fourniret...).  

Une perpétuité incompressible dans certains cas seulement

Au contraire de la perpétuité traditionnelle en France qui comprend aujourd'hui une période de sureté maximale de 22 ans, la perpétuité incompressible ne s'applique que dans les cas suivants : 

  • meurtre avec viol, tortures ou acte de barbarie sur  mineur  de moins de quinze ans ;
  • meurtre ou assassinat d'une personne dépositaire de l'autorité publique (policier, magistrat, etc.) et ce, à l'occasion ou en raison de ses fonctions ;
  • crime terroriste.

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Notez que la peine d'emprisonnement maximale hors perpétuité en France est de 30 ans. Mais malgré leur réclusion criminelle à perpétuité, certains condamnés célèbres dans notre pays et en Europe sont légalement libérables depuis plusieurs années, d'autres l'ont été dans le passé. Revenons en images sur les cas les plus marquants de ces dernières années et d'avant.

Guy Georges : tueur en série libérable depuis 2020

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Guy Georges, surnommé à l'époque "le tueur de l'est parisien", a été condamné le 5 avril 2001, après un long procès, à une peine de réclusion à perpétuité assortie d'une période de sureté de 22 ans. Ce tueur en série avait été reconnu coupable d'au moins 7 meurtres de femmes accompagnés le plus souvent de viol(s) et d'actes de tortures et de barbarie. Libérable en conditionnelle depuis mars 2020, il avait toutefois demandé après le verdict à ne jamais sortir de prison, avouant qu'il "recommencerait".

Patrice Allègre : tueur en série libérable depuis 2019

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Condamné le 21 février 2002 lui aussi à la perpétuité avec une période de sureté de 22 ans pour 5 meurtres, une tentative d'homicide et six viols, le tueur en série avait défrayé la chronique à Toulouse en affabulant sur l'implication dans des réseaux pédophiles et sado-masochistes de Dominique Baudis (et autres notables locaux), ancien journaliste et maire de la ville, ternissant à jamais l'image de ce dernier bien qu'innocenté totalement par la justice. Libérable en conditionnelle depuis septembre 2019, il avait fait une demande via son avocat, qu'il a retirée en 2021. Le flou demeure sur le nombre réel de ses victimes.

Patrick Tissier: tueur en série libérable depuis 2023

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Patrick Tissier: tueur en série libérable depuis 2023

Celui que l'on surnommait au début des années 90 "l'ogre de Perpignan" a commencé sa carrière de tueur en série en 1971, faisant de sa petite amie sa première victime. Condamné en 1972 à 20 ans de prison, il n'y retourne pas après une permission accordée en 1982. Durant sa cavale, il viole une jeune femme et tente d'en abuser une autre. Rattrapé en 1983 il prend cette fois-ci 10 ans lors de son second procès en 1985. Libéré en 1992 après seulement 7 ans, il tue deux fois en 1993, une femme et une fillette de 8 ans, Karine, avant de violer son cadavre. Ce meurtre avait défrayé la chronique, certains demandant le retour de la peine de mort. C'est son cas qui mené à l'adoption de la perpétuité incompressibleC'est donc à cette peine qu'il fut condamné en 1998, avec période de sureté de 30 ans. Libérable en conditionnelle depuis septembre 2023, il reste cependant incarcéré face à la pression des familles des victimes.

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