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France Travail seniors© ANDBZ/ABACAabacapress
Bien que négociée avec les partenaires sociaux, la réforme de l'assurance chômage votée en fin d'année dernière va pénaliser tous les demandeurs d'emploi. Particulièrement les seniors, que les entreprises rechignent pourtant à embaucher, ce qui n'est pas près de changer. Voici les mesures les plus impactantes de ce cette nouvelle mouture.

La mauvaise nouvelle se confirme pour le droit au chômage des seniors. La réforme négociée avec les partenaires sociaux par l'ancien gouvernement de Michel Barnier le jeudi 14 novembre 2024, mettant fin à celle prévue par l'ex-Premier ministre Gabriel Attal, entrera bien en vigueur le 1 er avril 2025. Cet accord national interprofessionnel reprend la plupart des règles déjà conclues à l'automne 2023, non appliquées à ce moment-là en raison du manque d'économies estimé par le gouvernement. C'est désormais une réduction des dépenses de 3,46 milliards d'euros sur 3 ans, soit d'ici 2028, qui est espérée, d'après Capital.

Un recul de deux ans de l'indemnisation

Parmi les points clés des négociations pour les seniors : l’ajustement des règles de l'assurance chômage en fonction de la réforme des retraites de 2023 avec le recul de l'âge légal de départ à 64 ans d’ici 2030. Jusqu'ici, un chômeur pouvait conserver son ARE (allocation chômage d'aide au retour à l'emploi) jusqu'à 62 ans avant de toucher sa pension à taux plein. Il devra maintenant attendre 2 ans de plus.

Une mesure qui pourait en fraire rentrer certains dans la précarité : "35 000 allocataires ne bénéficieront plus d’une prolongation de leur droit chaque année", affirme explique Jean-François Foucard, secrétaire national du syndicat CFE-CGC dans la branche emploi et formation au magazine. Ils se retrouveraient ainsi sans revenu avant de toucher leur pension.

Les seniors aussi pénalisés par le décalage des bornes d'âge

Actuellement, un chômeur de 53 ou 54 ans peut bénéficier de ses indemnités pendant 22,5 mois. Les personnes âgées de 55 ans et plus peuvent, quant à elles, toucher des allocations pendant 27 mois. Ce système, particulièrement favorable, vise à compenser une particularité propre à la France : un taux d'emploi des plus de 55 ans particulièrement faible, qui n’atteint que 58 %.

À partir du 1 er avril 2025, les bornes d'âge seront décalées. Les seniors de 53 ou 54 ans qui percevaient donc des indemnités pendant près de deux ans auront droit à une indemnisation de 18 mois seulement, comme tous les autres demandeurs d'emploi plus jeunes. Ils perdront donc 4,5 mois de droits (soit 137 jours). Ceux âgés de 55 et 56 ans auront droit à 22,5 mois. Pour pouvoir prétendre à la durée maximale de 27 mois d'indemnisation, il faudra désormais avoir 57 ans et plus

Une réduction des jours d’indemnisation annuels

Jusqu’à présent, le montant des indemnités mensuelles était calculé en fonction du nombre de jours ouvrés dans le mois. Cependant, à partir d’avril, ce mode de calcul changera. Une des nouvelles règles validées par les partenaires sociaux prévoit que les indemnités seront désormais basées sur un mois calendaire de 30 jours, avec un montant fixe, quel que soit le nombre de jours effectivement travaillés. Un assuré perdra donc 5 jours d'indemnisation en moyenne, 6 dans certains cas. 

Pas de durcissement des conditions d’accès aux droits

La seule bonne nouvelle concerne les travailleurs saisonniers : pour s'inscrire à France Travailil faudra avoir été en poste au moins cinq mois au lieu de six mois auparavant, au cours des 24 derniers mois.  Initialement, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal avait proposé que l’ouverture des droits au chômage se fasse après huit mois de travail. Pour tous les autres travailleurs que saisonniers, cette période restera de 6 mois.