De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Inflation oblige, les Françaises et les Français font face à d’importantes difficultés financières. S’alimenter devient plus complexe, se déplacer coûte plus cher et, bien souvent, les revenus n’augmentent pas aussi vite que ne le font les prix. C’est particulièrement vrai pour les retraités qui, pour l’écrasante majorité d’entre eux ne sont pas nécessairement en mesure d’améliorer le montant de leur pension après la cessation d’activité et s’avèrent donc, assez mécaniquement, plus exposés. Cela ne signifie pas qu’il est factuellement impossible de revoir à la hausse le niveau de ses revenus après avoir liquidé ses droits, mais c’est souvent plus complexe que lorsque l’on est actif.
Cette situation à problème a bien évidemment été appréhendée par l’exécutif. Avant même sa réélection, Emmanuel Macron s’engageait, à condition que les Françaises et les Français lui renouvellent leur confiance face à Marine Le Pen, à revaloriser le montant des pensions de retraites issues du régime général. Une promesse qu’il a fini par tenir puisque, comme a pu l’expliquer Planet à l’aide de l’économiste Philippe Crevel, les pensions ont finalement été gonflées de 4% le 9 septembre 2022. Seulement, c’est loin d’être la fin des augmentations !
Revalorisation des pensions de retraite : quid des complémentaires ?
Les pensions de retraite complémentaires, versées par l’Agirc-Arrco pour les anciens travailleurs du privé, étaient exclues de cette première revalorisation. Pour bien des cadres, c’était un problème conséquent… puisque c’est là 60% de leur pension totale, en moyenne, qui n’a pas profité de la hausse. Rien d’étonnant, bien sûr, puisque cette dernière ne tombe pas sous la juridiction de l’Etat. Ceci étant dit, informe Le Parisien sur son site, les caisses de retraite complémentaires ont prévu de donner un sacré coup de collier, potentiellement plus fort que celui qu'ont pu mettre en oeuvre le gouvernement et le législateur. Explications.
Retraites complémentaires : vers une hausse de 5% ?
“Une chose est sûre, on fera mieux que l’État. Mais on prend le temps de trouver un compromis”, explique ainsi un administrateur de l’Agirc-Arrco au Parisien. Comprendre, plus de 4%, tels que versés en début de mois. Attention toutefois, parce que la hausse appliquée par l’Etat était rétroactive, plusieurs mois de pension supplémentaire ont été versés en une seule fois, le 9 septembre. Ce ne sera pas nécessairement le cas pour le régime privé.
Si l’Agirc-Arrco n’a pas encore précisément détaillé le montant dont pourraient bénéficier les retraités français - il faudra attendre le 6 octobre pour en savoir davantage à ce sujet - il est déjà possible d’affirmer que la progression des pensions ne saurait excéder les 5,2%. Faute de quoi, les retraites grimperaient plus vite que les salaires, ce qui n’est pas autorisé. Plusieurs signes laissent d’ailleurs à penser que la hausse des pensions sera conséquente. Parmi ces éléments positifs, on peut noter la très bonne santé économique de l'Agirc-Arrco. En effet en 2022, le régime complémentaire devrait encore être largement dans le vert cette année, avec un "résultat technique" estimé à 3,7 milliards d'euros, selon un document interne consulté ce vendredi 23 septembre par l'AFP. C'est un solde excédentaire encore plus important qu'en 2021 où le surplus financier était estimé à 2,6 milliards d'euros. Pour rappel, à ce stade, une hausse d'au moins 4,9% est acquise, qui correspond essentiellement à l'évolution des salaires (4,8%) et à un léger rattrapage (0,1%) de l'inflation sous-évaluée en 2021, selon les précisions de plusieurs sources syndicales à l'AFP. ,Il est aussi important de rappeler que la règle veut que l'Agric-Arrco conserve un fonds assez important pour représenter six mois de réserves financières à horizon de quinzeans. L’Agirc-Arrco a déjà fait savoir qu’une revalorisation des pensions était prévue pour le 1er novembre 2022.
Revalorisations des retraites : quel calendrier ?
En octobre 2021, rappelle encore Le Parisien sur son site, la revalorisation des pensions s'était limitée à 1%. Cette année, elle surviendra mécaniquement plus tard, puisque le chiffre exact ne sera pas retenu avant le 6 octobre. Il faudra donc se montrer patient et attendre jusqu’au 1er novembre de l’année en cours, rapporte le site spécialisé Démarches Administratives. En tout et pour tout, cela fera quatre mois que les Françaises et les Français auront bénéficié de la précédente revalorisation.
Et ça ne s’arrêtera pas là, comme a pu le souligner Philippe Crevel dans nos colonnes. “La prochaine revalorisation des pensions de retraite est prévue pour le mois de janvier 2023”, expliquait-il à la veille de la deuxième revalorisation survenue en 2022. Non sans rappeler que les débats relatifs au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 (PLFSS 2023) approchant, nous en saurions plus “dans quelques semaines”.