
Avec la mode du vintage, les objets de votre enfance peuvent se revendre à prix d'or. Avez-vous en votre possession un de ces jouets des années 70, qui fait désormais la joie des collectionneurs ?
Certes, le 1 er mai est un jour férié "chômé" symbole de la lutte des classes. Il permettra en cette année 2025 à de très nombreux Français de profiter d'un pont ensoleillé. Mais il a aussi ses travers. Et si la loi était trop stricte concernant la fête du travail. En empêchant ceux qui le veulent de travailler justement ? C'est ce que dénoncent depuis plusieurs jours maintenant les boulangers et fleuristes. Ces deux commerces ne seront comme tous les ans autorisés à ouvrir demain qu'à l'unique condition que seuls les patrons soient présents. Pour un fleuriste, pour qui le chiffre d'affaires pourrait être très juteux, c'est envisageable. Mais pour un boulanger ?
Les boulangers, dont la plupart ne peuvent assurer un service de qualité que si leurs employés sont à leur poste, grondent. Et menacent de garder leurs rideaux baissés. Car l'année dernière, nombreux sont ceux qui sont subis des contrôles inopinés de l'inspection du travail le 1 er mai 2024 et cinq ont reçu des amendes salées (ils ont été relaxés par le tribunal vendredi 25 avril dernier !). Aussi, deux sénateurs centristes, Annick Billon et Hervé Marseille, ont décidé de déposer une proposition de loi visant à autoriser plusieurs types de commerces à ouvrir ce jour particulier, à l'avenir.
Problème : il va falloir pour cela modifier le Code du travail. Pour Sophie Binet, Secrétaire générale de la CGT, c'est hors de question, y compris pour les boulangers et fleuristes : "Il y a 364 autres jours pour ouvrir", a-t-elle déclaré sur LCI. Puis : "Je rappelle que le 1 er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent, mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé, c’est un conquis de la lutte."
Et quand on lui oppose la volonté des salariés de pouvoir gagner "double" le 1 er mai, elle réagit, non sans raison il faut l'admettre : "C’était exactement ce qu’on nous disait le dimanche en nous disant, de toute manière, le dimanche est payé double, donc il faut laisser les salariés qui le souhaitent travailler le dimanche. Le résultat, c’est qu’on a complètement libéralisé le travail du dimanche […] et de plus en plus, il y a des majorations de 10 % ou pas de majoration du tout et encore moins de volontariat."
Le projet de loi prévoit ainsi, rapporte Le Figaro, que les employés des commerces et services "dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public" soient autorisés à travailler. Pour l'instant déclare la sénatrice Annick Billon, "L’idée est de sécuriser l’ouverture des artisans boulangers et des artisans fleuristes."
Pour elle, il n’est cependant "Pas question d’ouvrir largement le 1er mai, qui reste un jour férié, mais d’éviter des situations ubuesques, comme les boulangers qui doivent livrer des hôpitaux ou des restaurants." Et de pointer du doigt les vendeurs sauvages de muguet qui ne payent aucune taxe...
Annick Billon, toujours : "Nous avons souhaité déposer rapidement cette proposition de loi, qui est probablement imparfaite dans l’écriture à ce jour. Il serait possible d’ouvrir la voie à d’autres professionnels, de faire prospérer le texte et de le faire perdurer." Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, va dans ce sens, affirmant que "le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable [...] dans le respect absolu du volontariat".
À droite évidemment, beaucoup sont d'accord, comme les députés LR Olivier Marleix et Alexandre Portier. Inutile de dire que la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF) et la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie applaudissent déjà des deux mains. Mais il faudra encore attendre au moins un an, le texte déposé ne sera étudié que fin juin.
Voici en images dans notre diaporama tous les commerces qui pourraient à l'avenir ouvrir le 1er mai, avec leurs salariés.