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La retraite, et ses multiples régimes, est déjà un système d'indemnisation complexe, le versement de la pension de réversion, partie de celle que touchait un conjoint ou une conjointe décédé(e), qui devait de plus connaître quelques changements en 2024, l'est tout autant, nous apprend le magazine Capital.
La date à partir de laquelle vous allez pouvoir en bénéficier, si vous avez la tristesse d'être dans cette situation, dépend en effet, de votre âge, qui dépend lui-même des règles du régime auquel le/la défunt(e) était rattaché(e).
Pension de réversion : pas de changement tant que la réforme des retraites sera bloquée
C'est l'un des effets "positifs" de la trouble période politique que traverse le pays. Comme tout le système, les conditions d'attribution de la pension de réversion devaient, comme évoqué plus haut, être modifiées, c'est-à-dire durcies, dans le cadre de la réforme des retraites portée par l'ancien Premier ministre Elisabeth Borne jusqu'en 2023.
Mais le Nouveau Front populaire ou encore le Rassemblement national n'entendent pas laisser passer cette réforme telle quelle. Même si l'on sait aujourd'hui qu'il n'y quasiment plus aucune chance de les voir figurer dans un futur gouvernement, les deux groupes vont peser de tout leur poids pour l'abroger.
Car, avant de savoir à partir de quel âge vous pouvez toucher la pension de réversion, qu'on appelle aussi "pension de droit dérivé" dans le jargon juridique, sachez que celui-ci avait été uniformisé et porté à 62 ans, soit beaucoup plus tard qu'actuellement comme vous allez le voir pour les principaux régimes.
Pension de réversion et régime général
Le dernier rapport du ministère de la Santé (devenu depuis ministère du Travail, de la Santé, et des Solidarités) se basant sur les statistiques de la DREES, indiquait que fin 2021, 2,8 millions de personnes touchaient une pension de réversion du régime général : salariés du privé, plus les travailleurs indépendants depuis 2020. En plus des 1,1 million d'individus qui ne percevaient que cette dernière pour vivre.
L'âge minimum pour bénéficier d'une pension de droit dérivé est pour l'instant de 55 ans. Même chose pour les professions libérales, alignées sur ce modèle depuis 2014 nous apprend Capital, qui dépendent elles de la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales). Toutefois, le magazine économique rappelle que dix-huit métiers libéraux dépendent toujours de la Cipav, leur caisse spécifique :
- psychothérapeutes ;
- psychologues ;
- ergothérapeutes ;
- ostéopathes ;
- chiropracteurs ;
- diététiciens ;
- architectes ;
- architectes d’intérieur ;
- économistes de la construction ;
- géomètres ;
- ingénieurs-conseil ;
- maîtres d’oeuvre ;
- mandataires judiciaires ;
- accompagnateurs de moyenne montagne ;
- guides de haute montagne ;
- experts automobile ;
- guides conférenciers ;
- moniteurs de ski.
Pour ces professions, la pension de réversion peut être attribuée uniquement à l'âge légal de la retraite, soit 62 ans.
Pension de réversion et autres régimes
Pour les salariés du privé touchant la retraite complémentaire Agirc-Arrco, les conditions sont les mêmes que pour le régime général : il faut avoir au moins 55 ans. Capital précise que cet âge peut être abaissé si vous avez deux enfants à charge au moment de la perte de votre conjoint(e) ou si vous souffrez d'invalidité.
Avec l'Ircantec, caisse complémentaire des salariés du public, il est possible de bénéficier de la pension de retraite de droit dérivé dès 50 ans. Pour les clercs ou employés de notaire ou fonctionnaires titulaires, il n'y carrément pas d'âge minimum.
Enfin, certaines professions professions libérales ont leur propre caisse de retraite et sont plus ou moins bien logées, rapporte le mensuel. Ainsi, les auxiliaires médicaux qui dépendent de la Carpimko doivent avoir au moins 65 ans pour toucher la pension de réversion, entre 60 et 64 ans en cas d'inaptitude. Les médecins libéraux ont aussi leur propre caisse, la CARMF, et peuvent la percevoir dès 60 ans. Idem pour les pharmaciens, grâce à la CAVP.