Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Chaque mois, plusieurs millions de Français (surtout des Françaises) reçoivent une “pension de réversion”. Celle-ci permet à des veufs ou veuves de compléter leurs revenus en obtenant une partie de la retraite qui était (ou aurait été) dévolue à leur époux ou épouse de leur vivant. Cela peut également être désigné par le terme “droit dérivé”. Celui-ci se concrétise par le versement d’une somme mensuelle.
Des évolutions prévues
Les conditions pour en bénéficier pourraient évoluer prochainement afin d’inclure éventuellement les couples pacsés ou en concubinage, de même que les démarches pour l’obtenir.
Pour l’heure, 4,394 millions de personnes, dont 3,86 millions de femmes, en bénéficient, d’après les dernières données disponibles de la Drees (Direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques), organe dépendant du ministère du Travail. Ces chiffres, publiés en 2023, portent sur l’année 2021. En 10 ans, le nombre de bénéficiaires de ces droits dérivés a augmenté de 4,1%, tous régimes confondus. Les nouveaux retraités sont 1,3% de plus que l’année précédente à toucher ces droits, mais leur nombre était en baisse l’année précédente (-1,1%).
Réduire les écarts femmes-hommes
La pension de réversion contribue notamment à réduire l’écart de revenus entre hommes et femmes, qui reste particulièrement marqué à la retraite. Ainsi en 2021, selon la Drees, “la pension de droit direct des femmes est, en moyenne, inférieure de 39,6% à celle des hommes. Une fois prise en compte l’éventuelle pension de réversion, l’écart est de 27,9%”. Depuis 2004, cette différence avant et après pension de réversion tend à se réduire.
Une portion du PIB
En tout, la prestation de droit dérivé atteint 37,4 milliards d’euros, soit 1,5% du Produit intérieur brut en 2021. Ils ont reculé de 1% sur un an. Plus généralement, depuis le début de la série, soit 1990, la masse financière totale engagée pour redistribuer ces sommes a globalement augmenté de 0,6%. Les droits dits “directs”, perçus par les retraités au titre de leurs anciennes fonctions, atteignent quant à eux 300,7 milliards d’euros, soit 12% du PIB français.
Mais concrètement, combien touchent en moyenne les Français qui perçoivent une pension de réversion ? Les situations diffèrent selon les cas. Toutefois, il est possible de se faire une idée grâce aux données de la Drees.
Pension de réversion : les droits mensuels bruts
Tous retraités et tout régime confondus, ces droits indirects atteignent en moyenne 166 euros bruts par mois, soit 9% du revenu des retraités.
Les personnes qui ne touchent pas de droit “directs” obtiennent quant à elles 721 euros par mois en moyenne au titre de ces droits indirects. Cela ne constitue pas forcément la totalité de leurs revenus. Toutefois, ce niveau correspond à des montants très éloignés des revenus les plus hauts constatés chez les retraités en France.