Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
L’Agirc-Arrco, régime de retraite complémentaire des salariés du privé, possède un fonctionnement spécifique pour ses assurés. En effet, pour de nombreux retraités qui en dépendent, le système prévoit une pension assortie d’une décote de 10% pendant trois ans, sauf si le salarié choisit volontairement de reculer la date de son départ à la retraite d’une année. Alors que cette option existe depuis 2019, les syndicats et le patronat souhaitent discuter du maintien de cette mesure durant les prochaines négociations. Faut-il supprimer ce bonus/malus de l’Agirc-Arrco qui fait débat ?
Retraite complémentaire : comment fonctionne le bonus/malus Agirc-Arrco
Lors de leur fusion en 2019, l’Agirc et l’Arrco ont créé un coefficient de solidarité temporaire visant à rééquilibrer les caisses des régimes de retraite complémentaire. Il est couramment appelé le bonus/malus Agirc-Arrco et il a pour but d’inciter les salariés à effectuer une année supplémentaire au-delà de leur départ à la retraite. De cette manière, s’ils décident de poursuivre une année de plus, un bonus leur est versé alors qu’un malus les attend dans le cas contraire.
Actuellement, le bonus-malus de l’Agirc-Arrco concerne les personnes nées à partir de 1957, qui espèrent atteindre une retraite à taux plein. Dans le cas d’un décalage de deux ans, la pension de retraite complémentaire peut être majorée de 10%, pour trois ans, elle s’élève à 20% et grimpe jusqu’à 30% pour quatre ans et plus. Si le salarié décide de ne pas reporter sa retraite, il écope alors d’un malus, qui est une pénalité de 10%. Le futur retraité ne perçoit, par conséquent, que 90% de ses droits de retraite complémentaire.
Retraite complémentaire : un bonus/malus controversé
Comme le rapporte BFMTV, la publication récente du bilan 2022 de l’Agirc-Arrco relance le débat autour ce bonus/malus. Le trou de 2020, avec un seuil de 4 milliards d’euros, a ainsi été comblé alors que l’excédent de l’année dernière culmine aujourd’hui à 5,1 milliards d’euros. Tandis que la CFDT évoquait un régime “en danger” il y a sept ans, l’Agirc-Arrco se porte, à l’heure actuelle, beaucoup mieux.
Dès sa création, le dispositif avait déjà suscité un large débat, notamment auprès du syndicat Force Ouvrière, qui s’était opposé à son utilisation. En outre, il semblerait que le processus n’ait pas porté ses fruits puisque très peu de salariés ont finalement choisi de recourir à ce bonus en décalant leur âge de départ à la retraite.
Retraite complémentaire : quel avenir pour le bonus/malus de l’Agirc-Arrco ?
Il n’en fallait pas plus pour que les discussions soient relancées autour de ce dispositif. En effet, la hausse du bilan de l’Agirc-Arrco s’explique également par la baisse du chômage et la création d’emplois. L’augmentation des salariés a ainsi fait augmenter le chiffre total de 6,3%.
D’après Brigitte Pisa, administratrice du régime, le sujet devrait, dès lors, être à nouveau discuté durant les prochaines semaines. Des négociations vont ainsi être ouvertes sur les objectifs de gestion du régime de 2023 à 2026 ce semestre et pourraient signer des changements importants dans le cadre de ce dispositif.