De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Mercredi 26 octobre, le Président Emmanuel Macron s’est exprimé sur le plateau de France 2. Il est notamment revenu sur l’un des sujets-phares de son quinquennat : sa décriée réforme des retraites. Il annonce rapidement la couleur : il faudra, selon lui, travailler plus longtemps de toute manière. Il a justifié cette nécessité par le besoin de financement des mesures anti-vie chère qui ont été mises en place face à la crise énergétique et la perte de pouvoir d’achat des Français ces derniers temps.
L’objectif qu’il avait donné pendant la campagne présidentielle était d’augmenter l’âge légal de départ à la retraite de 4 mois par an à partir de l’été 2023, jusqu’à atteindre un âge de départ de 65 ans en 2031.
Le Président a soutenu vouloir aménager les dispositifs sociaux en place pour les "carrières longues", c’est-à-dire ceux qui ont commencé à travailler avant leurs 20 ans, et les métiers au travail pénible. Ces deux catégories de travailleurs continueraient donc à pouvoir partir plus tôt.
Macron : un faux-semblant de compromis
Mercredi soir dernier Emmanuel Macron réitère un appel du pied à ses opposants : il se dit prêt à ne reculer l’âge légal de départ que jusqu’à 64 ans. Cependant, la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à taux plein serait alors augmentée, entraînant une double réforme des retraites, comme le rapporte Le Figaro.
Actuellement, il faut attester d’un peu plus de 41.5 annuités pour toucher une pension à taux plein. Ces annuités seraient donc programmées pour augmenter jusqu’à 43en 2032.
Le cas type sera donc, pour quelqu’un ayant commencé à travailler après ses 20 ans, et qui n’exercerait pas un métier correspondant aux critères de pénibilité, de travailler 2 ans de plus qu’aujourd’hui, et de cotiser durant un an et demi de plus.
Réforme des retraites : les ingrédients pour un blocage des discussions et une mobilisation populaire réunis
Selon Le Figaro, cette proposition n’a aucune chance d’aboutir, et entraînerait même potentiellement un soulèvement populaire et social. En effet, différents groupes syndicaux, ainsi que la CFDT, rejettent en bloc toute tentative de recul de l’âge légal de départ et toute augmentation de la durée de cotisation.
La fausse tentative de compromis d’Emmanuel Macron pourrait inciter certains groupes à suivre la démarche de la CGT et donc d’adopter une politique de la chaise vide à la table des négociations. Dans un contexte qui voit une union syndicale aussi forte que jamais depuis 2010, l’opposition saura se faire entendre !
D’autant plus que les Français, selon Le Figaro, s’accordent très majoritairement sur une chose : ils ne veulent pas travailler plus et sont prêts à descendre dans la rue pour faire entendre leur voix. Une "garantie de mobilisation", sous forme de grève notamment, donne de la force et du poids aux groupes syndicaux dans les négociations avec l’Exécutif.