De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Après quinze jours de bataille au sein de l’Assemblée nationale et des débats houleux entre députés, le texte de la réforme des retraites arrive enfin au Sénat. Tandis que l’étude du projet de loi vient de commencer, ce mardi 28 février, plusieurs questions se posent, notamment autour de l’âge légal de départ. Si l’exécutif continue à défendre coûte que coûte cette limite fixée depuis les premières annonces, des parlementaires, des économistes, mais aussi des membres de la majorité, s’interrogent désormais sur sa légitimité. Se dirige-t-on alors vers une suppression de l’âge légal de départ ?
Réforme des retraites : un conflit qui se pérennise
Depuis janvier, l’exécutif, les syndicats et l’opposition sont lancés dans un conflit acharné sur la réforme des retraites. Souhaitée par Emmanuel Macron dès le début de son premier mandat, elle a pour vocation de rééquilibrer un système jugé injuste par l’exécutif et d’endiguer le déficit prévu d’ici les prochaines années. Les premières annonces ont toutefois mis le feu aux poudres dans un climat déjà délétère, après une époque Covid difficile et les ravages de l’inflation. Pour les Français, le recul de l’âge légal de 62 à 64 ans s’apparente à une punition tandis que la hausse de la durée de cotisation et la suppression des régimes spéciaux viennent s’ajouter au projet de loi.
Face à une mobilisation sociale massive avec plusieurs journées de manifestations suivies, le gouvernement a néanmoins accepté d’ouvrir les négociations autour de plusieurs points. Ainsi, les amendements présentés par la majorité LR au Sénat ont été validés, notamment une surcote pour les mères de famille de plus de deux enfants, pouvant justifier d’une carrière complète. Il a également été prévu la création d’un CDI senior afin de favoriser l’embauche des personnes proches de la fin de carrière. Des aménagements sont également envisagés pour les régimes spéciaux et les carrières longues.
Réforme des retraites : l’âge légal de départ en question
En toile de fond, la question de l’âge légal de départ, pourtant actée, commence à refaire parler d’elle. Ce sont, en effet, plusieurs économistes, mais aussi des parlementaires, qui se sont exprimés en faveur d’une suppression définitive de l’âge de départ à la retraite. Dans le Grand Rendez-Vous d’Europe 1, Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a ainsi appuyé cette idée en affirmant que cette solution serait “plus juste et plus claire”.
L’âge légal pourrait, dès lors, être supprimé et chaque Français serait libre de son choix, selon sa situation individuelle. Dans ce cas précis, un salarié pourrait arrêter de travailler quand bon lui semble, en fonction du montant de sa cotisation et de l’évolution de sa pension.
Réforme des retraites : vers une suppression de l’âge légal de départ ?
Parmi les défenseurs de cette mesure, l’économiste Marc de Basquiat s’est prononcé en sa faveur, comme le rapporte Europe 1. Il précise ainsi que “faire confiance à la liberté des personnes pour décider le moment où elles partent à la retraite, c’est quelque chose qui est un progrès”.
Il annonce également la possibilité d’une “durée de cotisation de référence, avec une décote pour ceux qui partent plus tôt et une surcote pour ceux qui liquident leur pension plus tard”. Si cette perspective pourrait révolutionner le système des retraites, elle reste toutefois séduisante, puisque plusieurs parlementaires commencent à l’évoquer régulièrement. Affaire à suivre.