De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Nicolas Sarkozy
- La TVA* sociale : programmée pour octobre 2012 - bien après l’élection donc - l’augmentation de 1,6 point de la TVA est l’une des mesures phare du président sortant pour réduire le déficit. En affectant une partie du produit de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au financement de la protection sociale, Nicolas Sarkozy espère réduire à la fois sur le bien nommé « trou de la sécu » mais aussi encourager la compétitivité des produits français.
- La taxe sur les transactions financières : appelée également, par abus de langage, la « taxe Tobin », cette nouvelle charge a pour objectif de combattre les excès de la finance en taxant de 0,1 % sur les échanges d'actions des sociétés dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros et dont le siège social est en France. Elle sera, en cas de réélection du président sortant, mise en place dès le mois d’août, en l’absence d’un consensus européen sur le sujet.
- L’exonération permanente de charges patronales pour les embauches de chômeurs de plus de 55 ans en contrat à durée indéterminée ou en contrat à durée déterminée d'au moins six mois : une mesure destinée à encourager l’emploi des seniors, qui, s’il demeure stable et bien inférieur à la moyenne nationale, vise les qui ont les plus grandes difficultés à retrouver un poste
- La création d’impôt lié à la nationalité : pour lutter contre l’exil des capitaux, tout exilé fiscal parti à l'étranger dans le seul but d'échapper à l'impôt français devra déclarer à l'administration française ce qu'il a payé comme impôt à l'étranger. Si les charges sont inférieures à ce qu'il aurait payé sur les revenus de son capital en France, il « paiera la différence », selon Nicolas Sarkozy, qui exclue cependant « les expatriés qui participent de la puissance de la France et du rayonnement de la France » et les fonctionnaires.
- L’augmentation du salaire des profs : Nicolas Sarkozy remet au goût du jour le fameux « travailler plus pour gagner plus » pour les enseignants du second degré en promettant une revalorisation de 25 % de leur salaire, soit près de 500 euros par mois, pour 26 heures de présence dans l'établissement au lieu de 18 heures aujourd'hui.
François Hollande
- 60 000 postes créés dans l’Education nationale : avec cette mesure, le candidat socialiste est entré en campagne. Son idée : créer en 5 ans autant de postes supplémentaires dans toutes les branches du secteur, et pas seulement les emplois d’enseignements. Depuis la polémique suscitée par sa proposition, François Hollande a précisé sa pensée : compenser les 60 000 départs à la retraite dans la fonction publique d’Etat, dont la moitié n’est pas remplacée aujourd’hui.
75 % d’imposition sur les plus hauts revenus : cette mesure, qui a provoqué un véritable tollé, avait déjà été mise en place par la gauche en 1988 mais avait été supprimée en 2010. Ce plafonnement avait été fixé à 70% des revenus puis remonté à 85% des revenus en 1991.
- La fin de l’immunité présidentielle : François Hollande s’engage dans son programme à réformer le statut pénal du Chef de l’Etat afin de promouvoir une « République exemplaire ». A cela s’ajoute la suppression de la Cour de justice de la République - les ministres commettant des infractions pendant l'exercice de leurs fonctions seront alors jugés comme n’importe quel citoyen - et l’impossibilité pour les anciens présidents de la République de siéger au Conseil constitutionnel.
- Le contrat de génération : pour favoriser tant l’emploi des jeunes que celui des seniors, François Hollande a imaginé un contrat entre l’employeur et deux de ses salariés. Il s’engage à former le jeune salarié, âgé de moins de 30 ans, en recourant à l’expérience du salarié senior, âgé de plus de 55 ans. L’Etat verse une aide financière pendant toute la durée du contrat.
- La réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique de 75 à 50 % : ce pourcentage, qui résulte d’un accord signé avec EELV, prévoit également la fermeture de 24 réacteurs nucléaires sur 58. Ce dernier point semble cependant de plus en plus remis en question par le camp socialiste.
Marine Le Pen
- La sortie de l’euro : le projet de sortir la France de la zone euro est sans doute l’une des principales mesures économiques de la candidate du Front national, qui considère la monnaie commune comme l’une des principales causes de la baisse du pouvoir d’achat des Français. Elle juge également que le seul retour au franc rapporterait 87,6 milliards d’euros, somme qui serait utilisée pour résorber la dette de l'Etat.
- La réduction du nombre de parlementaires : Marine Le Pen propose de réduire, après les législatives de 2012, le nombre de parlementaires pour les ramener de 925 à 750, soit 482 députés et 274 sénateurs… comme en 1962. Elle souhaite également que le montant de leurs retraites ne dépasse plus 5 000 euros brut par mois, et ce « quel que soit le nombre de mandats effectués ».
- La réduction de l’immigration légale : source de coûts très importants pour la candidate frontiste, elle doit passer en 5 ans de 200 000 entrées par an à 10 000 entrées par an. Marine Le Pen souhaite également la suppression du regroupement familial, la réduction de la durée de la carte de séjour à trois ans au lieu de dix et une remise en cause des accords de Schengen.
- Le déremboursement de l’IVG : si la situation budgétaire l'exige, l'interruption volontaire de grossesse ne serait plus remboursée. Dans le collimateur de Marine Le Pen, les avortements « de confort » - c’est-à-dire utilisés comme un véritable moyen contraceptif - qui semblent selon la candidate « se multiplier », pesant ainsi sensiblement sur le budget santé de l’Etat.
- La création d’un revenu parental : ce « salaire » est destiné à offrir, pendant la période souhaitée, aux mères ou aux pères de famille la possibilité de choisir librement entre l’exercice d’une activité professionnelle et l’éducation de leurs enfants. Il s’élève à 80% du SMIC pendant 3ans à partir du 2e enfant, et il est renouvelé pendant 4 ans pour le 3e enfant.
François Bayrou
- Le gel des dépenses publiques en 2013 et 2014 : axe économique principal retenu pour cette campagne, le gel des dépenses de l’Etat fait partie des mesures immédiates en cas d’élection du candidat du MoDem. Elle sera accompagnée d’une hausse de deux points de la TVA, avec pour objectif de revenir à l'équilibre des finances publiques de la France dès 2015.
- Le « acheter français » : pour relancer la consommation - et donc la production des marchandises françaises - François Bayrou encourage les consommateurs à acheter « national ». Et pour les aider, il prévoit la création d’un label France, dont les contours restent pour le moment assez flous…
- La suppression des niches fiscales à hauteur de 20 milliards d’euros : ces niches concernent plus particulièrement la défiscalisation des heures supplémentaires, la niche dite « Copé » qui exonère d'imposition les plus-values réalisées par les entreprises en cas de revente d'une filiale et la déductibilité des emprunts en cas de rachat d'une entreprise à crédit par l'endettement.
- La création d’une « mutuelle logement » : cette mesure couvrira les risques locatifs et remplacera toutes les cautions en garantissant contre tous les risques d’impayés ou de dégradation. Une façon de lutter contre la multiplication des cautions versées lors de l’emménagement, parfois exorbitantes.
- La retraite à 65 ans à taux plein : Le candidat centriste souhaite rétablir l'âge légal de 65 ans et reste opposé au report de l'âge légal à 67 ans. Le MoDem précise que relèvement de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans introduit par la réforme de 2010 ne sera pas remis en cause. François Bayrou est également le seul candidat à vanter les mérites de la retraite par points.
Jean-Luc Mélenchon
- Le SMIC à 1700 euros brut : c’est LA mesure sociale du candidat du Front de gauche. Une proposition qui n’est pas inédite : si Mélenchon propose une augmentation de 20 %, le Général de Gaulle, lui, avait été augmenté de 35% le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) en 1968.
- Le rétablissement de la carte scolaire : fervent défenseur de l’école républicaine et de la mixité sociale, Jean-Luc Mélenchon réhabilitera ce système d'affectation des élèves dans une école, un collège ou un lycée sur critère géographique. L’ancien ministre de Lionel Jospin souhaite également titulariser les 800 000 précaires de la Fonction publique et rendre l’école obligatoire de 3 à 18 ans.
- Le rétablissement de la proportionnelle à toutes les élections : comme d’autres candidats - Philippe Poutou et Marine Le Pen - Jean-Luc Mélenchon a inscrit cette proposition dans son programme. L’objectif : accordant aux divers partis politiques ou listes candidates un nombre d'élus proportionnel au nombre de suffrages obtenu.
- La sortie de l’Otan : l’Otan n’est ni plus ni moins qu’un « système d’alliance qui présenterait une illégitimité historique depuis l’effondrement du pacte de Varsovie, et qui pour justifier son existence chercherait à provoquer des raisons d’exister ». Un pacte « dangereux » pour le président du Front de gauche.
- Le blocage des échanges de capitaux avec les paradis fiscaux : la lutte contre les dérives du capitalisme est l’un des grands axes de ce programme. Outre la suspension de ces échanges, ce dernier prévoit également le placement sous contrôle social des banques privées qui ne respecteraient pas la nouvelle réglementation en matière de lutte contre la spéculation et la financiarisation de l’économie.
Eva Joly
La sortie progressive du nucléaire d’ici 20 ans : la sortie progressive du nucléaire, via le développement des technologies propres, est le point d’orgue du programme écologiste. La candidate s’appuie notamment sur le récent drame de Fukushima pour démontrer le caractère essentiel et urgent de sa proposition. Elle avance que le développement parallèle des énergies verte va entraîner la création d’un million d’emplois d’ici 2020.
- L’augmentation des minima sociaux de 50 % : parmi ceux-ci, Eva Joly souhaite donner la priorité à l’Allocation aux adultes handicapés. Pour financer son programme et renflouer les caisses de l’Etat, l’ancienne juge parie sur la lutte contre la fraude fiscale. A noter qu’une augmentation du SMIC n’est pas prévue dans le dispositif.
- La création d’un ministère de l’Egalité : acquise à la cause des femmes - son parcours personnel et professionnel n’a guère été simple - Eva Joly se fait un point d’honneur à défendre leurs intérêts. Elle s’engage donc à faire respecter la loi sur l'égalité entre hommes et femmes en créant un ministère dédié. Elle veut aussi mettre en place un médiateur pour régler toutes les formes de discrimination dans le travail, et rallonger la durée du congé maternité, jugé « trop court ».
- Le moratoire de 3 ans sur les augmentations de loyer : dans le chapitre de son programme intitulé « Un toit c’est un droit », la candidate franco précise sa pensée. Elle instaurera, comme en Allemagne, un alignement du loyer sur les prix en vigueur dans le voisinage. Lors d’un changement de locataire, l’évolution du loyer ne pourra excéder celle du voisinage. Ce système conduira à baisser les loyers jusqu’à 20 % les zones où « le marché s’est emballé, comme à Paris ».
- La création d’une taxe carbone : la nouvelle fiscalité écologique selon Eva Joly. Cette taxe carbone s’appliquera aux entreprises et aux ménages, et les niches non écologiques seront supprimées.
Philippe Poutou
- L’annulation de la dette de l’Etat : prenant l’exemple de l’Argentine ou plus récemment de la Grèce, Philippe Poutou supprimera la dette de la France s’il est élu (soit plus de 1 600 milliards d'euros, NDLR). Considérée comme « illégitime », cette créance est avant tout « le résultat, en France comme dans bien d’autres pays, à la fois de la politique de sauvetage du système financier en 2008 (…) et d’une longue succession de cadeaux fiscaux faits aux plus fortunés ».
- L’interdiction des expulsions locatives : Faisant du mal-logement l’un de ses combats, le NPA souhaite interdire les expulsions locatives, actuellement légales du 15 mars au 1er novembre, date à laquelle débute la trêve hivernale. Pour répondre aux enjeux du logement en France, il plaide aussi pour un plus grand encadrement des loyers et la construction de logements sociaux supplémentaires.
- La retraite à 60 ans : les Français pourront prendre leur retraite à taux plein à 60 ans et à 55 ans pour les travaux pénibles. A savoir également : le calcul de la pension se basera sur les dix meilleures années de salaires.
- 100 000 embauches dans l’Eduction nationale : parmi les premières mesures du Nouveau Parti Anticapitaliste, ce plan d’envergure a pour objectif de limiter à 25 le nombre d’élèves par classe (20 dans les zones d’éducation prioritaire). Cette proposition annule de fait le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, qui figure dans la loi dite de Réforme Générale des Politiques Publiques.
- La renationalisation de TF1 : dans le collimateur du Philippe Poutou, le groupe Bouygues. Philippe Poutou souhaite que « la première chaîne soit réintégrée au service public de l’audiovisuel, que le NPA propose de refonder radicalement ». Autre mesure : la suppression du CSA et l’impossibilité pour un groupe bénéficiaire de commandes publiques - comme Bouygues - de détenir un média.
Nicolas Dupont-Aignan
- La sortie de l’Euro : comme pour Marine Le Pen, la monnaie unique est perçue comme un grand facteur d’inégalités et d’abus, et même « d’arnaque du siècle » par le candidat de « Debout La République ». Il propose à la place un « euro-franc » qui serait intégrée à un nouveau système monétaire européen dont l’euro pourrait rester l’unité de compte.
- La baisse de 10 cents par litre d’essence : s’il est élu, Nicolas Dupont-Aignan promet une baisse immédiate de 10 centimes d'euros par litre, en jouant sur les profits des grandes firmes comme Total et les taxes perçues par l'Etat et les régions.
- La création de 100 000 places de crèches en 5 ans : dans les « 7 mesures pour changer la vie des femmes », le député de l’Essonne prévoit un investissement de 3 milliards d'euros pour financer 100 000 places supplémentaires en crèche.
- Marine Le Pen comme premier Ministre : dans une interview au Figaro-Magazine donnée en mars 2012, Nicolas Dupont-Aignan a déclaré qu'il pourrait choisir Marine Le Pen comme Premier ministre s'il était élu, en raison de certaines convergences sur l’idée de souveraineté. Une mesure qui ne figure pas dans son programme mais qui mérite d’être connue.
- Le vote obligatoire : le candidat de DLR pourra ainsi mesurer ce que représentent réellement les partis traditionnels dans l’esprit des Français. Il souhaite également que le vote blanc soit comptabilisé, qui permettrait « de mieux prendre en compte le mécontentement de nos concitoyens ».
Nathalie Arthaud
- L’interdiction des licenciements : la candidate de Lutte ouvrière a logiquement fait de la défense des ouvriers son cheval de bataille. Elle explique notamment que « les hauts et les bas de cette économie doivent être payés par le patronat, les actionnaires et les plus fortunés qui devront garantir les emplois et les salaires à 100 % ». Avec cette mesure, elle espère également une meilleure répartition du travail.
- La retraite à 60 ans :Nathalie Arthaud milite pour un retour du nombre d’années de cotisations à 37 ans et demi et pour l’âge légal de la retraite à 60 ans. Elle pense aussi aux camarades ouvrières, puisque elle souhaite que le temps d’éducation des enfants soit comptabilisé pour les femmes dans le calcul de leur retraite.
- L’interdiction du cumul des mandats : l’interdiction pour les parlementaires et membres du gouvernement d’exercer tout mandat exécutif local et toute autre fonction de gestion ou d’administration dans une entreprise publique ou privée « va de soi » pour Nathalie Arthaud, en phase sur cette question avec d’autres candidats comme François Bayrou ou Philippe Poutou.
- L’indexation des salaires sur les prix : elle concerne également les retraites et les pensions. Une mesure pour garantir le pouvoir d’achat de toutes les catégories sociales de la population, notamment les moins favorisées.
- La suppression de la TVA et des impôts indirects : les mesures fiscales de la candidate LO repose sur l’idée que ces taxes sont les plus injustes, car payées au même taux que l’on soit riche ou pauvre. Pour compenser ces pertes de recettes, elle table sur une imposition plus forte sur les revenus du capital, « jusqu’à 100% sur les revenus issus de l’exploitation d’autrui ».
Jacques Cheminade
- La création d’une atmosphère artificielle sur Mars : parmi les idées farfelues du président de Solidarité et Progrès, figure notamment « l’impératif moral de coloniser la Lune et Mars et de mettre Mars à notre portée grâce à la fusion thermonucléaire ». Une politique spatiale originale, assez inédite sous la Ve République.
- L’alliance contre Wall Street : plus qu’hostile aux marchés financiers, l’ancien élève de l’ENA déclare la guerre à Wall Street, par la création « d’une alliance transpacifique et eurasiatique ».
- L'apprentissage du chant choral et du débat philosophique dès les petites classes : en matière d’éducation, Jacques Cheminade souhaite développer le plus tôt possible la sensibilité et l'écoute. Il promet également des classes de 15 à 25 élèves au maximum.
- La séparation des banques : comme de nombreux économistes, le leader de S&P plaide pour la séparation des banques de dépôt et de crédit d’une part et des banques d’affaires de l’autre.
- La création d’un ministère de la Coopération, du Co-développement et de l’Immigration : Jacques Cheminade veut une nouvelle entité, chargée à la fois de réguler les flux migratoires mais aussi de gérer des grands projets de développement économique dans le monde entier. Il propose également que les entrées et les sorties de bénéficiaires de visas touristiques soient « enregistrées par un code-barres » afin lutter contre l’immigration irrégulière.