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Le procès de Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, et de plusieurs membres de son parti, est entré dans une nouvelle phase. Ce lundi 14 octobre, la cheffe du parti a subi un premier interrogatoire afin de répondre enfin aux questions de la chambre du tribunal judiciaire de Paris.
Les faits reprochés
Le 30 septembre, s'est ouvert le procès de Marine Le Pen. Elle est poursuivie pour "détournement de fonds publics" dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national (FN). Il est reproché à cette dernière d'avoir utilisé des fonds publics européens, initialement destinés à rémunérer ses assistants parlementaires, pour financer des employés qui travaillaient, en réalité, pour le FN. Entre 2009 et 2016, lorsqu'elle était eurodéputée, elle aurait fait bénéficier à plusieurs de ses collaborateurs de contrats payés par le Parlement européen tout en les faisant travailler pour le parti.
Parmi ces assistants figurent Catherine Griset, son assistante parlementaire et cheffe de cabinet, ainsi que d'autres proches collaborateurs, dont son garde du corps. L'affaire concerne également 24 autres prévenus, tous anciens eurodéputés ou membres du FN, aujourd'hui RN, ainsi que le parti lui-même en tant que personne morale.
Marine Le Pen défend ses choix
Face aux juges, Marine Le Pen a défendu la légitimité de ses actions. Elle a souligné que les assistants parlementaires travaillaient non seulement pour les députés européens, mais aussi "au bénéfice du parti", a rapporté Le Point. Elle aurait ensuite expliqué que le fonctionnement de son groupe au Parlement européen était basé sur une "mutualisation" des assistants, qui partageaient leurs tâches entre plusieurs députés, révèle nos confrères.
Pour elle, il n'y a aucune illégalité dans cette organisation. Malgré la gravité des accusations, Marine Le Pen a affirmé avec force : "J'ai le sentiment de ne pas avoir commis la moindre irrégularité", mentionne Le Point.
Elle a poursuivi en utilisant l’image du "Blob", une créature gélatineuse qui engloutit tout sur son passage, pour décrire la situation au Parlement européen. Selon la cheffe du RN, le Parlement européen fonctionne en vase clos, ce qui oblige les élus à se concentrer sur leur travail législatif, oubliant parfois leur engagement politique. Elle a insisté sur l'importance de lier l'activité parlementaire à l’action politique, assurant que "l’activité politique d’un élu se fait au bénéfice de son parti".
Une défense minutieuse
Marine Le Pen est arrivée au tribunal bien préparé, avec de nombreux dossiers, prête à répondre aux questions de la présidente du tribunal, Bénédicte de Perthuis. Elle a expliqué la relation professionnelle de longue date qu’elle entretenait avec Catherine Griset, embauchée dès son cabinet d'avocat dans les années 1990 et devenue une pièce maîtresse de son équipe.
Malgré sa confiance apparente, l'interrogatoire aurait révélé des moments de tension, notamment lorsque des questions précises lui ont été posées sur les contrats des assistants. Face à la présidente du tribunal, elle a parfois esquivé, révèle Franceinfo, expliquant que certaines décisions prises à l’époque n’étaient pas aussi claires qu’elles le paraissent aujourd'hui.
Un procès très médiatisé
Le procès des assistants parlementaires du Rassemblement national (RN) se déroule devant une audience comble avec un public nombreux et des journalistes présents en si grand nombre que l'accès à la salle a été fermé. Ce procès attire une attention considérable, y compris de la presse étrangère, en raison de la notoriété de Marine Le Pen. Les débats, qui devraient se poursuivre jusqu'au 27 novembre, sont particulièrement suivis en raison de son rôle politique majeur et de ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2027, où une condamnation pourrait lourdement peser sur ses chances.