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Au lendemain de l’adoption de la "très controversée" loi immigration, Emmanuel Macron était l’invité ce mercredi soir de l’émission « C à vous » sur France. En marge du texte, qui a causé des remous dans la majorité, le président s’est exprimé sur d’autres sujets brûlants parmi eux : le projet de loi sur la fin de vie, la situation à Gaza ou encore les JO de Paris 2024.
Lors de l'émission qui se déroulait exceptionnellement à l'Elysée, il a évoqué des pistes pour tenter de t ourner la page de cette séquence douloureuse pour la majorité, divisée sur un texte durci et validé par Les Républicains et le Rassemblement national, rapporte France Info.
Egalement interrogé sur les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, le chef de l'Etat a défendu une position de la France "cohérente" et conforme "à nos valeurs et à nos intérêts". Au tiers de son mandat, Emmanuel Macron s'est tourné vers une riche année 2024, qui verra notamment Paris accueillir les Jeux olympiques et paralympiques. Planet revient sur les principaux éléments de cette interview fleuve.
Sur la fin de vie
Texte attendu aussi bien par les Français que par les professionnels de santé :la fin de vie a longuement été abordé. Et pour cause : cette semaine, le président a été directement et publiquement interpellé sur ce sujet par la chanteuse Françoise Hardy atteinte d’un cancer incurable du larynx qui milite pour le droit à l’euthanasie. Sans surprise, Emmanuel Macron a affirmé qu’il assumait de "prendre le temps" avant de présenter un projet de loi sur la fin de vie, désormais attendu en février, après la présentation d’un plan décennal sur les soins palliatifs. Une loi au sujet aussi attendu que sensible, dont l’exécutif a plusieurs fois repoussé l’échéance, au grand dam des partisans d’un changement de législation.
A la suite de la convention citoyenne sur la fin de vie, majoritairement favorable à une aide active à mourir, Emmanuel Macron avait demandé à ses ministres un projet de loi "avant la fin de l’été" 2023. Mais, le texte, après une annualtion de la réunion prévu en décembre, sera finalement reporté courant février 2024. " La première chose qu’on doit faire, c’est parachever le modèle français des soins palliatifs, en continuant à investir, en corrigeant les inégalités qui existent dans nos territoires ", a dit le président mercredi. "On doit mieux accompagner la douleur, en particulier des enfants".
Ce premier pilier sera déployé "en janvier" par la ministre Agnès Firmin Le Bodo, qui a pris mercredi "par intérim" la barre du ministère de la Santé après la démission d’Aurélien Rousseau.
Le président s'est ensuite exprimé sur la situation à Gaza.
Sur la guerre Hamas-Israël
Le chef de l’Etat a réitéré sa position sur le confit au Proche-Orient. Selon lui lutter contre le terrorisme, ce n’est pas "tout raser à Gaza ". Il a nouveau appelé à une trêve "conduisant à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires ". "Les semaines passant, on ne peut pas laisser s’installer l’idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d’attaquer de manière indistincte les populations civiles et de faire des victimes civiles", a affirmé le chef de l’Etat. « C’est pourquoi, tout en reconnaissant le droit d’Israël à se protéger tout en luttant contre le terrorisme, nous revendiquons la protection de ces personnes et une trêve conduisant à un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron s'est adressé aux Israéliens, en leurs demandant de "cesser cette réponse parce qu’elle n’est pas adaptée, parce que toutes les vies se valent et qu’on les défend". Enfin, Il a défendu la " réponse cohérente" et "juste" portée la France, avec une réponse mesurée : "On ne fait plaisir à aucun camp".
Sur les JO de Paris 2024
Autre sujet épineux, la question épineuse de la sécurité aux JO de Paris 2024. Le président de la République a assuré qu’"il y a évidemment des plans B, des plans C, etc.", pour l’organisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, alors que le président du parti Les Républicains Eric Ciotti avait récemment suggéré de renoncer à l’organiser sur la Seine, car la sécurité pourrait ne pas y être assurée.
Ce plan B interviendrait "en cas de menace potentielle"," si vous avez une montée des tensions internationales ou régionales, si vous avez une série d’attaques " comme en novembre 2015, a-t-il expliqué. "C’est un événement qui se fera dans les meilleurs standards de sécurité, d’accompagnement. Et donc on prévoit tous les scénarios et on s’adaptera à tous les scénarios. Mais ça ne doit pas nous empêcher de rêver. Et moi, j’ai bon espoir qu’on puisse rêver jusqu’au bout ", a assuré le chef de l’Etat.
Pour finir, le président n'a pas échappé à deux sujets d'actualités brûlants : l'affaire Depardieu et la fête d’Hanouka à l’Elysée.
Sur l’affaire Gérard Depardieu
Depuis une semaine, l’acteur Gérard Depardieu suscite une importance polémique. Il est visé par deux plaintes pour viol et agressions sexuelles. De récentes accusations, portées contre lui, notamment, à la suite de propos misogynes et insultants envers les femmes du monstre sacré du cinéma français ont aussi été dénoncés dans l’émission "Complément d’enquête ". Depuis, plusieurs acteurs ont pris leur distance avec la star de cinéma et sa statue a notamment été retirée du musée Grévin à Paris, revient le site 20 minutes.
Vendredi dernier, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak avait annoncé sur France 5 une procédure disciplinaire à l’encontre de l’acteur pouvant aboutir au retrait de sa Légion d’honneur. Le président de la République s'est dit " grand admirateur de Gérard Depardieu (...) un immense acteur ». « Il a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier (...) il rend fier la France ", a poursuivi Emmanuel Macron, en contre-pied total de la ministre de la Culture. Rima Abdul Malak avait estimé de son côté que les propos de l'acteur rapportés dans le magazine "Complément d'enquête" font "honte à la France ".
Le président Emmanuel Macron a également déclaré que la Légion d’honneur est un Ordre, dont il est "en effet le grand maître", une distinction qui n’est "pas là pour faire la morale ", tout en dénonçant « une chasse à l’homme » contre l’acteur Gérard Depardieu." Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l’homme. Je déteste ça", a répondu le chef de l’Etat." Et donc ce n'est pas sur la base d'un reportage ou de telle ou telle chose qu'on enlève la Légion d'honneur à un artiste parce qu'à ce tarif là, on aurait enlevé la Légion d'honneur à beaucoup d'artistes", a encore mis en avant le président de la République.
Pour conclure : "vous pouvez accuser quelqu'un, il y a peut-être des victimes, mais il y a aussi une présomption d'innocence qui existe"," J'ai simplement envie » que Gérard Depardieu « puisse défendre ses droits comme tout un chacun" et "continuer à travailler, à créer ", a insisté le chef de l'Etat.
Sur la célébration d’Hanouka à l’Elysée
Le président a aussi défendu sa présence au début du mois lors d’une célébration de la fête juive de Hanouka à l’Elysée, en expliquant qu’il n’allait pas "plaquer au sol" le grand rabbin France quand ce dernier a allumé la première bougie du candélabre. Le 7 décembre, le président avait reçu un prix récompensant sa lutte contre l’antisémitisme. A cette occasion, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a allumé la première bougie de Hanouka dans la salle des fêtes de l’Elysée. Il a livré son récit de cet épisode qui avait fait polémique.
"J’ai allumé la bougie du souvenir, la petite bougie rouge, qui n’a aucun caractère religieux, aucun", s’est-il justifié. Haïm Korsia s’est ensuite saisi de cette bougie du souvenir d’Auschwitz pour allumer « les premières bougies d’une fête qui est une fête religieuse", a raconté Emmanuel Macron, se défendant d’avoir lui-même "participé" à une "réunion religieuse".
"Je pense que ce n’est pas une infraction aux règles de la laïcité", a précisé le chef de l’Etat, et d'ajouter que" tout le monde a besoin de transcendance et de spiritualité".