Taxation des ultra-riches : un nouvel impôt mondial sur la fortune ?IllustrationIstock
Une centaine d'eurodéputés et plusieurs économistes ont signé une pétition en faveur de la création d'un impôt à l'échelle mondiale. Son objectif : participer à "la transition écologique et sociale". Qui devra payer ce nouvel impôt ? En quoi consistera-t-il ?

Ce mardi 14 mars 2023, la député européenne Aurore Lalucq et l’économiste Gabriel Zucman ont publié une tribune dans Le Monde pour proposer un nouvel impôt à l’échelle internationale. Tout deux motivent leur projet par la nécessité d’une "transition écologique et sociale" plus juste.

En effet, "depuis 2020, les 1 % les plus riches ont capté près des deux tiers de la richesse produite". Or, la pauvreté n’a cessé d’augmenter et "les salaires de près de deux milliards de personnes ne parviennent toujours pas à suivre le rythme de l’inflation".

"En 2018, Elon Musk, alors deuxième homme le plus riche du monde, n’a pas payé un centime en impôts fédéraux. […] En France, pays pourtant réputé pour son niveau élevé de taxation , les 370 plus riches familles ne sont effectivement taxées qu’autour de 2 % à 3 %", expliquent l’eurodéputée et l’économiste dans leur tribune.

Forts de ces constats accablants, plus de 130 eurodéputés, écologistes et de gauche, ont signé la pétition en faveur de la création d’un nouvel impôt susceptible de réduire les inégalités. "Notre proposition est simple : instaurer un impôt progressif sur la fortune des ultra-riches à l’échelle internationale." Une dizaine d’économistes et des ONG internationales se sont également associés au projet.

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Impôt international progressif sur la fortune : à quoi pourrait-il ressembler ?

Pour Aurore Lalucq et Gabriel Zucman, ce nouvel impôt prendrait la forme d’une taxation de 1,5% des ultra-riches dès que leur patrimoine atteint les 50 millions d’euros.

La députée européenne et l’économiste s’appuie sur l’exemple de l’impôt minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales. Celui-ci avait été fortement critiqué et pourtant près de 140 pays y ont adhéré. "Ce que nous avons réussi à accomplir pour les multinationales, nous devons désormais le faire pour les grandes fortunes."

Aurore Lalucq et Gabriel Zucman appellent, par leur pétition et leur tribune, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Union européenne ainsi que l’ONU à débattre de ce projet d’impôt.