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66 coups de couteau contre une jeune fille de 21 ans. Les 14 ans qui se sont écoulés depuis la nuit du 27 avril 2007 n’ont pas permis de résoudre l’affaire Gaëlle Fosset, qui demeure un mystère pour les enquêteurs. Tout commence ce jour de printemps à Saint-Germain-la-Campagne (Eure) quand le père de la jeune fille toque à son domicile, inquiet de ne pas avoir de nouvelles alors qu’ils avaient rendez-vous aux alentours de 18 heures. Sa voiture est garée dans le parking et de la lumière filtre à travers les volets, laissant sous-entendre qu’elle est bien à son domicile.
Affaire Gaëlle Fosset : un crime passionnel commis par un proche
Il est plus de 22 heures quand son père parvient à entrer chez elle, grâce à un double des clefs. Accompagné d’un pompier volontaire et du petit-ami de sa fille, Jean-Paul Fosset découvre son corps à moitié dénudé et lardé de 66 coups de couteau. Le tout premier aurait été mortel, selon les constatations des médecins légistes et ils lui ont été portés dans le dos, sans qu’elle puisse se défendre. Une dose élevée d’alcool est également retrouvée dans son sang : a-t-elle bu seule ou accompagnée ? Pour les gendarmes, il ne fait aucun doute que Gaëlle Fosset connaissait son meurtrier. Aucune trace d’effraction n’est relevée dans la maison et ses clefs sont retrouvées sur la table de la cuisine, alors qu’elle les laissait habituellement dans la serrure de la porte d’entrée. Le nombre de coups portés les fait également penser à un crime passionnel.
De nombreuses personnes, plus ou moins proches de la victime, vont être auditionnées dans les jours et semaines qui suivent cette macabre découverte. Son compagnon est rapidement mis hors de cause car il était en déplacement professionnel au moment des faits, à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile. Deux jeunes hommes, dont l’ami qui était présent avec son père au moment de la découverte, vont être rapidement soupçonnés…
Affaire Gaëlle Fosset : la piste d'un ami du couple
Que faisait ce pompier volontaire près du domicile de Gaëlle Fosset le soir du 27 avril 2007 ? Selon le père de la jeune fille, cet homme de 24 ans serait passé la voir la veille du meurtre, pour lui parler de sa situation personnelle. Séparé de sa compagne, il est père de deux enfants et est un ami de Steven, le petit-copain. À la découverte du corps, il empêche Jean-Pierre Fosset de s’approcher et lui demande de sortir, restant seul avec la victime et recouvrant son corps avec un linge. Si son attitude interroge les enquêteurs et les proches de la jeune femme, il ne sera jamais mis en cause dans cette affaire.
Un autre homme est rapidement interrogé par les enquêteurs, car son ADN a été retrouvé sur le jogging de Gaëlle Fosset. Âgé de 22 ans, Grégory E. est arrêté en octobre 2007 puis mis en examen pour assassinat. Ami du couple, il le voyait régulièrement pour jouer aux jeux vidéo et est un de leurs plus proches voisins. Les différentes versions qu’il a données au cours de ses interrogatoires font de lui un suspect aux yeux des enquêteurs. Un témoin affirme également l’avoir vu deux fois devant la maison du couple le soir du meurtre, alors même qu’il ne possède pas d’alibi. Après 19 mois de détention préventive, Grégory E. est relâché faute de preuve matérielle. L’enquête est restée au point mort durant dix ans, avant un rebondissement au mois de juin dernier.
Affaire Gaëlle Fosset : une de ses amies placées en garde à vue
Évoquée dans l’émission Appel à témoins sur M6 au début du mois de juin, l’affaire Gaëlle Fosset a connu un rebondissement il y a seulement quelques semaines. Comme l’explique Le Parisien, une amie de la jeune femme a été placée en garde à vue le 24 juin dernier, bien qu’elle ait déjà été interrogée au moment des faits. Selon les informations de nos confrères, les enquêteurs auraient voulu la confronter aux incohérences de ses précédentes déclarations car elle aurait caché avoir rendu visite à la jeune femme la veille de sa mort. Elles se seraient disputées, à cause d’une rivalité amoureuse.
Cette garde à vue n’a pas permis aux gendarmes de Rouen de découvrir l’identité du tueur, mais de nouvelles expertises scientifiques ont été demandées par la juge d’instruction. Citée par Le Parisien, une source proche du dossier ne perd pas espoir, rappelant que « des années après, on peut découvrir des incohérences, des témoins peuvent se réveiller et d’autres peuvent avoir recueilli des confessions intéressantes ».
Crédit photo : ©AFP