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Dans le sud du département des Yvelines, en région parisienne, la forêt de Rambouillet qui s’étend majestueusement sur plus de 200 km2, est un écrin de verdure privilégié . A l’arrivée des beaux jours, on y croise promeneurs, familles, et sportifs en goguette. Mais en 2008, le bois va être le théâtre d’une découverte glaçante, qui va faire la Une des journaux.
Le 23 mai, il est 13h30 lorsqu’un promeneur trouve, sur son chemin, le cadavre d’un bébé, piètrement dissimulé entre les arbres. Il est à moitié calciné, et repose dans un sac en tissu.
La petite dépouille porte une salopette bleue et un body en coton, raconte Le Parisien.
Les gendarmes de la section de recherches de Versailles sont immédiatement saisis de l’enquête.
Sur place, ils retrouvent une couche de la marque Repère, venant d’un centre Leclerc, et une tétine rose.
L’autopsie révèle, quant à elle, que la victime est une petite fille, âgée de 5 ou 6 mois. Mais impossible de déterminer avec certitude les causes exactes de sa mort. “Seule certitude : aucune trace de coups n'a été relevée sur le crâne ou le visage de la victime”, rapporte le quotidien quelques jours après la découverte.
S’agit-il d’un accident, meurtre, ou mort subite du nourrisson ? Et surtout, qui a bien pu abandonner ce petit corps en pleine forêt avant d’y mettre le feu ?
La petite fille sans nom de la forêt de Rambouillet : qui est sa mère ?
Ces questions, au centre des investigations, sont auréolées de mystère et d’épouvante.
Dans la foulée, les gendarmes diffusent un appel à témoins national.
“Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Versailles et toutes les hypothèses sont envisagées. Aujourd'hui, nous comptons sur cet appel à témoins pour remonter le fil de cet épineux dossier”, confie un enquêteur au Parisien le 5 juin 2008.
Leur but ? Retrouver l’identité de l’enfant, et mettre un nom sur son martyre.
Bébé calciné de Rambouillet : “une mère est en souffrance quelque part”
“Je pense qu’une mère est en souffrance quelque part. Il faut qu’elle nous contacte et vienne nous expliquer ce qui est arrivé à son bébé”, rapportait un autre gendarme dans le quotidien le 29 mai.
Hélas, ni l’appel, ni les nombreuses recherches dans les registres de naissances, les hôpitaux et les signalements de disparitions n’ont permis d’en savoir plus sur le bébé inconnu.
Et au fil des années, bien que la gendarmerie continue d’enquêter dans l’ombre, le dossier demeure non élucidé.
Depuis 2021, les gendarmes disposent toutefois d’un nouvel outil, indique Le Parisien. La division des affaires non élucidées (DiANE), une structure dédiée aux affaires non résolues créée spécifiquement au sein du Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale.
Dans ce service, des experts examinent les cold cases avec un œil neuf, et font notamment appel à des psycho-criminologues ou des analystes comportementaux afin de dresser un portrait psychologique “robot” des suspects.
Cold case du bébé calciné de Rambouillet : un nouvel espoir ?
L'espoir est donc encore permis. Notamment grâce aux progrès en matière de recherches ADN.
Car les gendarmes peuvent désormais élargir leurs investigations et effectuer une “recherche en parentèle”. C’est-à-dire, fouiller le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) à la recherche d’une correspondance familiale… et remonter la piste jusqu’à trouver les parents de la petite inconnue.
Ce nouveau dispositif a récemment permis d’élucider plusieurs affaires, et notamment d’identifier, 30 ans plus tard, la petite martyre de l’A10. En juillet 1987, la petite fille de 4 ans avait été retrouvée dans un fossé, en bordure de l'autoroute.
Et là non plus, malgré la diffusion à grande échelle d’un appel à témoins et de nombreuses investigations, rien n’avait permis de connaître son prénom… Jusqu’au jour où, en 2018, son frère est arrêté dans une affaire de violences : ses empreintes sont relevées, et coup de théâtre, elles matchent avec l’ADN de la fillette inconnue. Elle s’appelait Inass. A la suite de cette découverte, ses deux parents ont été mis en examen et écroués.