Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a dévoilé, dans un entretien donné à Ouest-France, les modalités de paiement de la prime de Noël...
En 1972, un grave scandale cosmétique choque la France. Des dizaines d'encéphalite du nourrisson sont constatées dans l’Yonne et les Ardennes. Après une enquête menée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) les autorités compétentes finissent par découvrir l’origine du mal, dont les symptômes comprennent “brûlures, fièvre, tremblements, paraplégie et coma”, explique Les Echos. L'hexachlorophène, un bactéricide très puissant et dangereux à haute dose, est présent dans du talc de la firme Morhange.
Cependant cette conclusion n’est qu’atteinte que le 17 août 1972, soit quatre mois après les premières intoxications. Le gouvernement réagit immédiatement : le produit est retiré de la circulation. Trop tard. Il sera responsable de la mort de 36 enfants et de 224 contaminations.
Que s’est-il passé ? En tout, quatre années d’enquêtes seront nécessaires pour trouver une explication. En réalité, c’est une erreur de manipulation et de conditionnement. 38 kilos de ce bactéricide sont mélangés à 600 kilos de talc. Cette erreur est due à plusieurs failles dans les pratiques des fabricants. La firme Morhange ne disposait pas des équipements ni du personnel pour contrôler les produits. De même que la société de conditionnement du talc, Setico, indiquait Le Monde, dans un article datant du 20 juillet 1977.
Quelles condamnations dans cette affaire ?
Il faudra sept ans supplémentaires pour obtenir une conclusion à ce scandale. L’avocat de la firme Givaudan, Robert Badinter, déclarera : “Ce n'est pas une société qui est jugée mais un homme, je me sens le devoir de défendre cet homme”. Toutefois, Le 11 février 1980, le tribunal de Pontoise condamne en outre, les sociétés Morhange, Setico et Givaudan qui commercialisent l’hexachlorophène et leur P.D.G. Les victimes, elles, recevront une proposition de 8 millions de francs d’indemnisation de leur part. Beaucoup accepteront.
Un arrêt très controversé par les familles des victimes
Les peines iront de un à vingt mois d’emprisonnement. Néanmoins, la Cour d’Appel de Versailles en 1981 rend un arrêt réduisant les condamnations à moins de douze moispour les inculpés.
Un tel arrêt est évidemment très controversé et s'avère véhément contesté par les familles des enfants décédés : " Je ne suis pas un révolutionnaire, mais il y a de quoi prendre les fourches. Nos trente-six gosses sont morts pour rien. Le silence eût été plus digne que ce scandale qui s'achève par un autre scandale”, explique ainsi le grand-père d'une victime, dans les colonnes du Monde.
La mise en place d’une législation pour les cosmétiques
L'amnistie sera finalement déclarée pour les inculpés en 1981 : le président de la République, François Mitterrand, après concertation avec le ministre de la Justice, Robert Badinter, en prendra la décision.
Cette affaire a mené la ministre de la Santé sous le gouvernement Chirac, Simone Veil, en 1975, a fondé la législation concernant les cosmétiques. Il n’est plus concevable qu’un produit puisse nuire à la santé humaine. De loi, elle se transformera en 2009 en règlement européen, selon le média The Conversation.