De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un drame mortel entre trois adolescents. Le jeune couple accusé d’assassinat après la mort d’Alisha n’a pas mis beaucoup de temps à révéler ses secrets. Âgés de 15 ans, les deux lycéens ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi 10 mars et encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Selon les premiers éléments de l’enquête, un triangle amoureux serait à l’origine du drame, qui a été précédé d’une bagarre mais aussi de faits de harcèlement contre la jeune Alisha.
Alisha, tuée à 14 ans par deux camarades de classe
Dans l’entourage des trois jeunes gens, c’est la stupéfaction. La famille de la victime se souvient que les faits auraient débuté "il y a un mois et demi" sur les réseaux sociaux, puis que son téléphone avait été piraté et ses photos personnelles diffusées à l’ensemble de sa classe. Cité par Le Parisien, son frère explique que ça sœur "pensait que ça allait peut être s’arrêter" : "Elle n’allait pas au lycée la boule au ventre. Mais moi j’étais inquiet. Je lui disais d’activer et partager sa géolocalisation sur son portable s’il y avait un problème". La mère du jeune homme impliqué, qui a reconnu les faits devant les policiers, ne comprend pas comment son fils a pu être impliqué dans la mort de l’adolescente, pointant du doigt sa petite amie. Selon un voisin, cité par le quotidien francilien, l’adolescent aurait été "sous son emprise".
Si la mort d’Alisha secoue autant le pays, c’est aussi parce que les deux suspects sont très jeunes, encore des enfants. Si elles sont moins nombreuses que celles impliquant des adultes, des affaires criminelles concernant des adolescents ont déjà éclaté ces dernières années. Trois ont particulièrement marqué l’opinion publique ces onze dernières années. Les voici.
Kévin Chavatte, tué à 17 ans par son rival amoureux
L’assassinat d’Alisha a ravivé le douloureux souvenir de celui de Kévin Chavatte, dont les meurtriers ont été condamnés il y a un peu plus d’un mois. Le 2 juin 2018, deux adolescents de 17 ans donnent rendez-vous à un troisième, Kevin, à Mourmelon-le-Grand (Marne). Le jeune homme tombe alors dans un véritable guet-apens. Un triangle amoureux est lui aussi au cœur de l’affaire : O., 17 ans, était en couple avec la victime avant d’entretenir une relation avec A., lui aussi âgé de 17 ans.
Ce rendez-vous, organisé par la jeune fille, n’est qu’un prétexte au déferlement de haine qui suit. L’adolescente a raconté à son petit copain que Kévin l’avait agressé sexuellement et harcelé sur les réseaux sociaux… Cherchant à venger O., A. assène 34 coups de couteaux à son rival, mais la jeune fille avouera plus tard avoir tout inventé. Au début de l'année 2021, elle concèdera lors de son procès avoir tué le jeune homme "pour rien".
Comme dans l’affaire Alisha, ce sont des broutilles qui ont conduit à la mort de l’adolescent. En 2010, c’était le jeune Pierre Nasica, même pas 16 ans, qui avait été tué par son "meilleur ami", là aussi pour rien.
Pierre Nasica, tué à 16 ans par son meilleur ami
Le drame s’est joué en quelques minutes à la fin de l’automne 2010. Pierre Nasica, 16 ans et originaire de Dampierre-les-Bois (Doubs) est retrouvé mort quatre jours après le signalement de sa disparition. À quelques jours de ses 16 ans, l’adolescent n’a pas de problème à l’école ni au sein de sa famille et donc aucune raison de fuguer. Il est retrouvé dans un endroit isolé près de Belfort (Territoire de Belfort), blessé mortellement à la carotide, les mains liées devant lui.
Cette fois pas de rivalité amoureuse. Après avoir nié son implication pendant deux ans, le suspect principal a fini par avouer le meurtre lors de son procès. Au moment des faits, en 2010, un de ses plus proches amis, Yacine Sid, a tout juste 18 ans. Il achète des vêtements sur internet avec une carte volée et les faits livrer au domicile de Pierre Nasica, à son insu bien sûr. C’est lors d’un rendez-vous pour en discuter que le jeune homme est tué par son ami, de 25 coups de couteau au visage et au cou.
Questionné sur ses motivations, le coupable expliquera lors de son procès : "J’avais besoin de Pierre, mais j’ai eu l’impression qu’il s’en foutait, il rigolait. J’ai voulu lui faire peur en sortant mon couteau". Pour l’avocat de la famille de la victime, le coupable au contraire "était jaloux et cette jalousie a sans doute contribué à l’atrocité de cet acte". C’est encore la jalousie qui a conduit à la mort de Victor, en 2020…
Victor Faget, tué à 17 ans par le petit ami de son ex-copine
En février 2020 Victor Faget, 17 ans, a rendez-vous avec un ami non loin de son domicile à Yzosse (Landes). Sa disparition est signalée quelques heures plus tard par ses parents, inquiets de ne pas le voir revenir. Il a été tué par un autre adolescent, âgé de 16 ans, alors qu’il pensait avoir rendez-vous avec son ex-copine.
C’est pour une histoire de cœur et de vengeance que l’adolescent a tué Victor, son rival. Placé en garde à vue, il a avoué les faits puis a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès. La jeune fille impliquée, qui était placée sous contrôle judiciaire, a été écrouée à la fin du mois de février 2021, elle aussi dans l'attente de son procès.