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Sorcière, sybille, nécromancienne, magicienne… Depuis la nuit des temps, l’image de la « sorcière captive, et effraie aussi. Ce qui est sûr, c’est que son imaginaire n’a rien à voir avec son penchant masculin, le sorcier.
Le mot « sorcière » viendrait du latin « sortiarius », qui signifie « diseur de sort ». Dès l’Antiquité, divers mythes et légendes parlent de magiciennes et d’enchanteresses, comme la nymphe Circé, qui, isolée par les Dieux sur une île, se met à transformer les humains de passage en porcs.
Au Moyen-Age, la sorcière, c’est-à-dire toute femme jugée suspecte, devient l’ennemi public numéro 1. La plupart sont lynchées, d’autres emprisonnées, torturées, et envoyées au bûcher. Des intellectuels mettent en garde contre leurs « pouvoirs maléfiques » : séductrices, sataniques, maîtresses dans l’art de de la magie noire, cannibales…
Souvent associées au mal, voire, au Diable en personne, les sorcières font peur. Et cette panique donne lieu à plusieurs chasses aux sorcières « civiles », très violentes, jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Des milliers de femmes périssent, pourchassées, torturées et tuées.
Culte de Satan et messes noires
En France, des exécutions sauvages se poursuivent même au XIXème siècle : en 1826, une femme accusée de sorcellerie est brûlée par des paysans dans un village de Haute-Garonne, et une autre est jetée dans un four en 1858 dans les Hautes-Pyrénées.
Mais en réalité, l’histoire montre que ces magiciennes ne sont souvent que des femmes « ordinaires », des sages-femmes ou des guérisseuses, qui pratiquent l’homéopathie et qui, pour certaines, possèdent des dons que personne n’est en mesure d’expliquer. On est loin du culte de Satan et des messes noires auxquelles on les associe alors.
Bien plus tard, la sorcière est réhabilitée par plusieurs ouvrages historiques, et elle s’impose dans la culture populaire, à travers des œuvres devenues cultes comme le film Le Magicien d’Oz, les séries Ma Sorcière Bien Aimée, Charmed, ou encore la saga Harry Potter.
Mais au-delà de ces fantasmes, la femme qui pratique la magie véhicule surtout l’image même du pouvoir et de l’émancipation féminine, et c’est peut-être ça qui terrifie vraiment. Il est alors plus facile, pour les pouvoirs établis, d’en faire le bouc émissaire de toute la société, de sorte à ce qu’elle en devienne moins menaçante.
Aujourd’hui, la sorcellerie fait d’ailleurs partie du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Dans le Berry, principal foyer de la sorcellerie française, la pratique est reconnue comme un véritable héritage culturel.
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