De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
"Demandons aux hauts fonctionnaires d’être solidaire dans la crise du coronavirus". L’association Contribuables Associés appelle à la solidarité des hauts fonctionnaires avec les artisans, commerçants, professions libérales et TPE.
Elle dénonce d’ailleurs leur silence, alors que le gouvernement multiplie les aides exceptionnelles, pour tenter de sauver les entreprises françaises. Car la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 a engendré une crise économique, en mettant quasiment la France à l’arrêt. Un fonds de solidarité a ainsi été créé afin d’aider les acteurs économiques et de permettre le financement des mesures de chômage partiel.
Dans le privé, nous assistons pour la première fois à un mouvement massif inédit : la baisse volontaire des salaires des grands dirigeants d’entreprises par solidarité avec leurs salariés.
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Crise économique : les patrons incités à réduire leur salaire de 25%
Beaucoup semblent en effet avoir suivi les recommandations de L'AFEP, l'association française des entreprises privées, regroupant les dirigeants des 110 plus grandes entreprises privées françaises. Dans un communiqué publié le 29 mars dernier, l’organisation patronale demande "aux dirigeants mandataires sociaux qui sont restés à leur poste ou qui sont en télétravail de réduire d'un quart (-25%) leur rémunération globale qui leur sera versée en 2020 pour la durée où des salariés de leur entreprise seront en chômage partiel".
L’association précise que "ces rémunérations non payées seront versées à des actions de solidarité nationale en relation avec le Covid-19".
Nombreux sont les patrons à avoir entendu cet appel, qu’ils aient ou non eu recours à ces mesures de soutien. Parmi eux, nous pouvons citer les entreprises Sodexo, Fiat, Disney, Michelin, accor ou encore Boeing. Pour Eudes Baufreton, "c’est une très bonne initiative, une preuve de bon sens. Ils se rendent compte que dans un tel contexte, il est nécessaire de partager. C’est un bel acte de solidarité", confie-t-il à Planet.
Quid de la solidarité dans les rangs de la haute fonction publique et dans les Autorités Administratives Indépendantes ?
Hauts fonctionnaires : des rémunérations "parfois discutables" selon Eudes Baufreton
"Du côté des hauts fonctionnaires, c’est le silence radio", constate Eudes Baufreton, directeur de Contribuables Associés.
"On aurait aimé qu’ils s’associent naturellement à cette démarche, d’autant qu’ils sont payés par nos impôts. Leur utilité et leurs rémunérations sont par ailleurs parfois discutables, lorsqu’on sait que plus de 600 hauts fonctionnaires gagnent davantage que le Président de la République", s’insurge-t-il.
"Nous pouvons par exemple citer le fonctionnaire le mieux payé de France : François Villeroy de Galhau, qui est le gouverneur de la Banque de France. Il perçoit 285 538 € brut par an . S'y ajoutent une indemnité de logement de 5 653 € par mois et une enveloppe annuelle de 46 500 € en tant qu’administrateur de la Banque des règlements internationaux (BRI). Son salaire total atteint donc 37 580 € brut par mois", nous confie-t-il.
Quant à Jacques Toubon, Défenseur des droits," il perçoit en cumul de ses retraites de haut fonctionnaire et d’élu, 21 729 € par mois dont 10 629 € net pour ce poste", détaille Eudes Baufreton. La présidente de Radio France depuis avril 2018, Sibyle Veil, touche, elle, un salaire mensuel de 18 500 € brut.
"Le traitement des fonctionnaires est maintenu en intégralité et sans aucune contrepartie", aux frais du contribuable à l’exception du personnel hospitalier, des forces de l’ordre et de quelques cas particuliers. Inacceptable, d’après Contribuables Associés.
"Le comble est que le privé est en train de souffrir, alors qu’il continue de payer ces plus hauts salaires", analyse le directeur de l’association. Raison pour laquelle il les invite à baisser leurs rémunérations.
Crise économique : les hauts fonctionnaires invités à baisser leurs revenus de 16%
Selon Contribuables Associés, la solidarité nationale doit "s'appliquer à tous et notamment aux plus hauts revenus de la fonction publique, payés avec l’argent des contribuables, y compris des plus précaires".
"On peut dès lors se poser la question de savoir si ce sont le secteur privé et les ménages qui sont au service de l’Etat ou bien l’Etat qui est au service des citoyens ? Cela devrait être la première motivation du service public", estime Eudes Baufreton.
"Les hauts fonctionnaires aussi doivent donc participer 'à l’effort de la nation' pour reprendre l’expression d’Emmanuel Macron. Le bon sens et la décence doivent s’associer. D’ailleurs en Nouvelle-Zélande, en Bulgarie ou encore en Autriche, des ministres ou députés diminuent leur salaire durant la pandémie de Covid-19. C’est symbolique mais c’est ce qui fait l’unité d’une nation", ajoute-t-il.
C’est pourquoi une pétition a l'attention d'Edouard Philippe été lancée . Elle vise à créer une "participation à la solidarité nationale" de 16%, appliquée à tous les revenus des hauts fonctionnaires dépassants 5 496,71 €.
Ces 16% représentent le manque à gagner de nombreux salariés du privé durant la crise. En effet, ceux étant au chômage partiel ne perçoivent que 84% de leur paie. "Ils manquent donc 16%. Cela correspond à ce que perdent les salariés du privé", nous explique Eudes Baufreton. "Cette participation sera reversée au fonds de solidarité des artisans, commerçants, professions libérales et TPE en difficulté", conclut-il.