De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un scénario que les enquêteurs ont mis des mois à reconstituer. Lorsqu'ils sont appelés la nuit du 15 au 16 décembre 2020, les gendarmes de la brigade de recherche d'Albi se rendent rapidement à Cagnac-les-Mines (Tarn), pour constater la disparition de Delphine Jubillar. C'est son mari Cédric, avec lequel elle est en couple depuis plus de quinze ans, qui a donné l'alerte. Il explique alors que sa femme est sortie en pleine nuit et qu'elle n'est jamais revenue. Le couple est en instance de divorce mais la séparation se passe bien, selon lui.
Affaire Jubillar : un couple qui bat de l'aile
S'ils ont montré le contraire pendant six mois, enquêteurs et magistrats instructeurs ont privilégié la piste du mari dès le début pour expliquer ce qu'il s'est passé cette nuit-là. Selon eux, Cédric Jubillar aurait découvert que sa femme s'apprêtait à le quitter à très court terme, afin de refaire sa vie avec un autre homme. Ensemble depuis la fin de leur adolescence, les trentenaires connaissent des tensions dans leur relation, notamment liées à des problèmes d'argent. Artisan entrepreneur, lui a vu son activité diminuer avec la crise sanitaire et il rencontre des difficultés à trouver de nouveaux chantiers. Elle, infirmière de nuit dans une clinique d'Albi, subvient aux besoins du foyer tout en s'occupant de leurs enfants dès qu'elle n'est plus au travail.
Pour les gendarmes, la perspective de perdre sa femme, mais aussi sa maison (à laquelle il est très attaché) et une partie de la garde de ses enfants aurait poussé Cédric Jubillar à passer à l'acte. Mis en examen pour homicide volontaire par conjoint et placé en détention provisoire, le trentenaire conteste toute implication dans cette affaire. Voici le scénario, heure par heure, que les forces de l'ordre ont reconstitué pour la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Le diaporama ci-dessous contient également des éléments rapportés par La Dépêche et Le Parisien concernant le soir de la disparition.
L'hypothèse d'une bagarre renforcée par l'analyse des lunettes de Delphine Jubillar
Récemment, un nouveau rebondissement a relancé l'affaire Jubillar. Il s'agit, comme l'indique Le Parisien, de l'expertise technique des lunettes de Delphine. Peu après la disparition, ces dernières ont été retrouvées complètement désolidarisées : une branche sur la table de la cuisine, et l'autre au sol, derrière le canapé. Une trouvaille qui, pour les enquêteurs, renforce la thèse d'une dispute qui aurait mal tourné. De son côté, Cédric Jubillar nie fermement : "C’est une des branches qui ne clipsait plus (…) Ce sont des branches interchangeables", affirme-t-il.
Seulement voilà : l'examen rendu par des experts de la Direction générale de l’armement (DGA) du ministère des Armées a un tout autre verdict. "Les examens et essais réalisés permettent de conclure que les dommages observés sur la paire de lunettes de Delphine Jubillar sont la conséquence d’efforts dynamiques (…) Les efforts ont été appliqués de l’extérieur vers l’intérieur", peut-on lire dans la conclusion des spécialistes. En effet, une chute simple d'1m60 n'aurait pas pu provoque cela, et le fils du couple affirme que sa mère portait ses lunettes le soir de sa disparition. "Vous me demandez si les lunettes étaient cassées, les lunettes non, j’en suis sûr", aurait indiqué le petit Louis aux enquêteurs.
Delphine Jubillar : nouvelle reconstitution de la nuit de la disparition
Presque deux ans jour pour jour après la disparition de Delphine Jubillar, une reconstitution de la nuit durant laquelle l'infirmière de 33 ans a disparu a été réalisée dans la soirée du mardi 13 décembre à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. C'est dans un quartier bouclé par les gendarmes que l’un des derniers actes de l’instruction de ce dossier si médiatique s'est déroulé dans la maison du couple en présence du mari de la victime, Cédric Jubillar, principal suspect du meurtre de sa femme. En présence de ses avocats, de ceux des proches de l’infirmière, des deux juges d’instruction, mais aussi des enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie, le plaquiste de 35 ans a été extrait de sa maison d'arrêt pour reconstituer le scénario de la soirée du drame. Débutée à 20 heures le soir du 13 décembre, l'opération s'est terminée un peu avant 2h du matin. Pendant ces six heures de mise en situation, franceinfo a précisé que le mari de la victime, Cédric Jubillar, a continué de nier les faits et de clamer son innocence. "Il a été fidèle à lui-même, il a été stoïque", a en effet confié Me Mourad Battikh, avocat d'une partie de la famille de Delphine Jubillar.
Parmi les avancées de la reconstitution, la vraisemblance du témoignage de la voisine du couple ayant assuré avoir entendu des cris de femme le soir de sa disparition. "On a pu constater que ces cris pouvaient être entendus à 130 mètres de distance, sans aucune difficulté. Le témoignage de la voisine est d’autant plus crédible ce soir", a estimé auprès de 20 Minutes Mourad Battikh, l’avocat de l’oncle et la tante de Delphine, parties civiles. L'avocat estime également qu'"on a pu avancer sur la paire de lunettes qui a été retrouvée en plusieurs morceaux disséminés dans l’appartement sur laquelle Cédric Jubillar n’a pas pu s’expliquer". "On a pu comprendre ce qui s’est passé avec la violente dispute qui s’est passé ce soir-là, corroboré de l’intérieur par le petit Louis, de l’extérieur, on en est sur aujourd’hui, par la voisine qui a entendu ces cris d’effroi", conclut le conseil des parties civiles.