Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Déjà en vigueur sur les OUIGO depuis le 15 février 2024, cette nouvelle règle qui s'accompagnait jusqu'ici d'une tolérance de la part des agents, va bien être appliquée pour de bon à partir du 16 septembre : si vous embarquez dans un TGV INOUI ou un train Intercité avec plus de deux bagages de 70 x 90 x 50 cm et un bagage à main de 40 x 30 x 15 cm, vous serez facturé de 50 euros par pièce supplémentaire non conforme par les agents d'embarquement et chefs de bord de la compagnie.
Pour se justifier, la SNCF dénonce des abus caractérisés
Interrogé par France Bleu, Benjamin Huteau, directeur de l'axe TGV Sud Est, donne un début d'explication après que lui soit remonté un exemple : "la semaine dernière, un voyageur avec un toit de voiture ! On a régulièrement des situations surprenantes et problématiques car la place dans les TGV n'est pas infinie."
Il poursuit : "jusqu'alors, la règle dans nos conditions générales de vente était que le passager devait pouvoir transporter seul et en une seule fois tous ces bagages, mais on s'est rendu compte que ce n'était pas très clair et que ça pouvait donner lieu à des compréhensions chez les voyageurs."
La SNCF précise au site MoneyVox : "le rangement des bagages à bord des TGV INOUI est un irritant pour nos clients. Nos clients mais aussi nos agents se retrouvent confrontés soit à des problèmes de sécurité à bord (chute de valise), soit à des difficultés de circulation, soit à un manque de place. Les espaces à bord restent les mêmes pour un nombre de passagers toujours plus important ces dernières années."
Il est vrai que c'est parfois la pagaille. Mais 50 euros restent une somme, surtout par bagage supplémentaire. Ce qui fait réagir.
Les voyageurs regrettent un non-sens écologique
France Bleu a réalisé un micro-trottoir dans la gare de Marseille Saint-Charles. Bernard se désole ainsi que "les principales victimes soient les familles nombreuses qui ont un petit budget et qui doivent transporter beaucoup d'affaires. Une fois de plus, ce ne sont pas les hommes d'affaires qui sont concernés par ces futures amendes."
De plus, peste-t-il "on ne cesse de nous répéter que pour des raisons écologiques, il faut privilégier le train au détriment de la voiture et de l'avion, alors cette mesure n'est pas cohérente."
Quant à Valentine, elle n'a d'autre choix que de transporter un surplus, car elle part étudier pour un an à Paris, mais elle a la chance de le faire avant lundi : "il n'y a pas d'alternatives pour faire ce trajet. La voiture est trop chère et l'avion n'est pas écolo. On est contents de pouvoir tout transporter grâce au train."
Des exceptions pour certains bagages "particuliers"
Rassurez-vous, si vous avez besoin de transporter des bagages d'un genre particulier ou indispensable, la SNCF a prévu des exceptions, rappelle MoneyVox, tant qu'ils ne dépassent pas les 130 x 90 cm (hors skis) :
- une poussette : pliée, rangée et étiquetée ;
- une trottinette : pliée, rangée et étiquetée ;
- un instrument de musique : plié, sous housse, rangée et étiquetée ;
- des skis : sous housse, rangés et étiquetés, pas de limite de taille ;
- une planche nautique ou un snowboard : sous housse, rangé et étiqueté ;
Cela implique donc, pour ne pas payer de surplus, d'emporter un de ces bagages particuliers, un bagage de 70 x 90 x 50 cm et un bagage à main de 40 x 30 x 15 cm au maximum.
Le cas du vélo est justement problématique : vous pouvez le caser dans le train dès lors qu'il est plié et démonté, rangé dans une housse et que le tout ne dépasse pas là aussi 130 x 90 cm. Pour tout vélo embarqué non pliable ou démontable, il faudra réserver une place spécifique et payer 10 euros en plus. Ce qui est toujours mieux que 50 euros...