Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
L’eau n’est pas gratuite. Vous ne le savez que trop bien. Votre note d’eau à la loupe. Elle apparaitra soit dans le décompte de vos charges, si vous habitez dans un appartement collectif notamment; soit dans une facture spécifique. C’est le cas si vous disposez d’un compteur individuel. Voici, à la loupe, ce qui figure sur ce document administratif.
Les mentions obligatoires
Plusieurs éléments doivent être indiqués dans la facture adressée à ceux qui ont un contrat individuel, comme le précise le site gouvernemental Eau France. En premier lieu, des moyens de contacter le fournisseur doivent vous être fournis. Ainsi, doivent apparaitre :
- le nom et l'adresse du service de distribution et/ou (ainsi que ceux de l’entreprise chargée de la collecte et du traitement des eaux usées) ;
- les coordonnées téléphoniques et les horaires d'ouverture du service à appeler par l'usager en cas de demande d'information ou de réclamation ;
- un numéro de téléphone à appeler en cas d'urgence ;
- la date limite de règlement de la facture et les modalités de la transaction
Le document contiendra également votre adresse, ainsi que, bien sûr que le montant facturé, le prix du litre ou du m3 d’eau, éventuellement la composition du foyer concerné. “S’il s’agit d’une estimation, le fournisseur doit porter à la connaissance des consommateurs le mode d’évaluation de cette estimation”, selon le Ministère de l’Economie et des Finances.
Plus concrètement, Suez, mais aussi Veolia, groupes spécialisés dans la fourniture et le traitement de l’eau, proposent aux clients des guides pour décrypter leur facture.
Plusieurs modes de tarification
Il existe plusieurs types de tarifs pour l’eau. Ils peuvent être :
- Volumétriques ou proportionnale, ils dépendent alors totalement de la quantité consommée
- Partiellement volumétriques, c’est le tarif binomial
- Totalement forfaitaires (dans ce cas, la somme ne dépend pas du volume de consommation
Dans le premier cas, le prix est estimé en fonction de la consommation réelle observée l’année précédente. Les compteurs d’eau permettent d’actualiser les données.
Dans le cas d’une tarification binomiale, comprenant donc une part fixe et une part variable, la première ne peut dépasser 30 % du coût du service (40% dans les zones rurales et sans limite dans les lieux touristiques).
La tarification 100% forfaitaire ne concerne que des communes de moins de 1000 habitants où les ressources en eau sont abondantes, et seulement avec une dérogation du préfet.
Que paye-t-on précisément ?
Ces différents tarifs servent à financer l’assainissement, la vérification et l’acheminement jusqu’à vos robinets de l’eau potable, mais aussi la collecte et le retraitement des eaux usées. Ils incluent également des taxes et redevances.
La distribution d’eau potable relève de la compétence des municipalités qui fixent les prix de ce servic e. Elles délèguent le plus souvent ces missions à des entreprises spécialisées, et, contrairement à l’électricité ou le gaz, le choix de celles-ci ne vous appartient donc pas directement en tant que consommateur individuel.
Des disparités selon les communes
Le prix de l’eau fluctue donc selon les lieux, comme l’a rappelé une enquête parue fin juin 2024. Pour se faire une idée, à Paris, le prix pour 1m3 est de 4,0021 euros en 2024, hors abonnement. Le gestionnaire de l’eau parisien évalue donc à 1,9 euro par jour la consommation moyenne d’une famille de 4 personnes. A Marseille, le prix est de 4,19 euros par m3 et de 4,3016 euros à Lille.
La ville de Toulouse expérimente une tarification saisonnière de l’eau, avec des coûts plus élevés en été.
Pour évaluer si vous payez plus ou moins cher par rapport à la moyenne des prix pratiqués chez vous, vous pouvez effectuer une rapide recherche en ligne sur cette carte interactive.