De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Une troisième vague différente des deux premières ? Jean Castex n’a pas mâché ses mots devant les députés de l’Assemblée nationale mardi 16 mars, évoquant pour la première fois l’arrivée imminente d’une troisième vague du virus dans l’Hexagone. Jamais un membre du gouvernement n’avait employé ce terme jusqu’à présent. Réelle inquiétude ou volonté de marquer les esprits ? Selon le Premier ministre, "une forme de troisième vague" de l’épidémie, "caractérisée par des variants nombreux" déferle dans le pays. Bis repetita.
Covid-19 : le gouvernement est au pied du mur
Le locataire de Matignon était également l’invité de BFMTV mardi soir, à quelques heures seulement d’un nouveau Conseil de défense autour d’Emmanuel Macron. Après avoir repoussé l’échéance ces dernières semaines, le président pourrait ne plus avoir le choix et décider d’un reconfinement de l’Ile-de-France, au moins le week-end. Plusieurs villes des Alpes-Maritimes et du Nord, ainsi que tout le département du Pas-de-Calais, y sont soumis depuis deux voire trois semaines dans certains cas. Des mesures locales qui pourraient donner une idée des plans du gouvernement pour les prochaines semaines et les mois à venir.
Depuis un an, le Conseil scientifique propose à l’exécutif des mesures et restrictions à mettre en place pour faire face à la crise sanitaire. Après un mois de silence, l’instance vient de publier son dernier avis, dans lequel elle dresse quatre scénarios dans un futur proche. Intitulé "Anticiper et différencier les stratégies pour sortir des phases aigues de l’épidémie", il prévoit notamment des confinements, sous différentes formes… A quoi faut-il s’attendre dans les prochaines semaines, selon le Conseil scientifique ?
Covid-19 : oublier les confinements ?
Et s’il fallait arrêter de confiner ? C’est ce qu’espère Emmanuel Macron après avoir repoussé l’échéance à plusieurs reprises. Le chef de l’Etat mise sur une accélération de la campagne de vaccination et la hausse des températures pour freiner la circulation du virus. Dans son dernier avis, le Conseil scientifique évoque la stratégie de l’immunité collective, qu’on pensait définitivement enterrée ces derniers mois. La qualifiant d’"illusoire", l’instance rappelle que "l’épidémie non contrôlée s’accompagnerait d’une saturation rapide des services hospitaliers" car les plus fragiles ne seraient alors plus protégés.
Son deuxième scénario repose à l’inverse sur ce qu’il nomme la stratégie "zéro Covid", dont l’objectif est "la suppression du virus, nationale ou territoriale". C’est ce qu’ont fait notamment l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui observent désormais un recul de l’épidémie sur leur sol. Pour qu’elle soit efficace, cette stratégie doit s’accompagner d’un confinement de huit à dix semaines à l’échelle européenne et serait suivie, en France, de mesures régionales dès l'apparition de nouveaux cas. Le Conseil scientifique note néanmoins que cette mesure n’est "ni réaliste sur un plan pratique, ni probablement acceptable par la population" car elle a "des effets collatéraux considérables sur la population".
Face à ces deux stratégies difficilement applicables, le Conseil scientifique en évoque une troisième, celle du "stop and go", avec des confinements courts mais nombreux dans les prochains mois. Explications.
Covid-19 : une stratégie "précoce" et "régionale" ?
Les Français connaissent bien la stratégie du "stop and go". Le Conseil scientifique rappelle qu’elle consiste à "alterner des périodes de renforcement rapide des mesures quand les services hospitaliers arrivent à saturation avec des périodes de relâchement une fois la circulation du virus et la pression sur le système hospitalier revenues à des niveaux plus bas". En clair, il faudrait donc confiner pour déconfiner, puis reconfiner pour déconfiner et ainsi de suite… Pour l’instance cette technique est certes efficace mais maintient l’épidémie à un plateau haut et est donc "épuisante sur la durée et peut conduire à un grand nombre d’hospitalisations et de morts cumulés".
Alors quelle est la solution ? Dans son avis récemment publié, l’instance privilégie une quatrième stratégie, qu’elle qualifie de "précoce" et "régionale". Le principe est simple : surveiller les indicateurs épidémiologiques à l’échelle régionale pour anticiper des restrictions locales, par villes, par départements, par régions. Cinq indicateurs sont à surveiller :
- Le taux d’incidence
- La part de variant
- Le taux de reproduction
- Le taux d’occupation en service de réanimation
- La couverture vaccinale
"Dans les régions les plus touchées, il s’agira de freiner la progression épidémique avant d’atteindre la saturation des lits de soins critiques, sachant que l’efficacité de mesures sur l’occupation en réanimation ne se ressent qu’après un délai d’au moins deux semaines". Il pourrait donc s’agir de confinements locaux de moyenne durée.
Cette stratégie a pour avantage de récompenser les territoires où le virus circule le moins, avec "un allègement progressif des mesures restrictives les plus strictes". La France aurait donc une lutte contre l’épidémie à deux vitesses, avec deux poids deux mesures. Quelle option le gouvernement va-t-il choisir ? On sait déjà que le sort de plusieurs départements va être fixé ce mercredi 17 mars, pendant le Conseil de défense. Les autres réponses devraient être connues prochainement.