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“C’est un cauchemar”. Les mots de Caroline traduisent sa détresse. En 2018, cette formatrice indépendante acquiert une charmante maison de pierre et de bois, à Guérande (Loire-Atlantique), pour en faire sa résidence principale, en même temps que son lieu de travail.
Mais l'euphorie de ce premier achat immobilier va bientôt laisser place à la panique.
“A peine un an après avoir emménagé, environ, je découvre des centaines, voire des milliers d’insectes, qui ont envahi ma buanderie et ma véranda, raconte Caroline. Et quelques mois plus tard, je reconnais, sur une balconnière en bois dans mon jardin, des termites en masse”.
Elle contacte deux sociétés spécialisées, qui lui expliquent que son terrain est infesté depuis longtemps par ces isoptères, à cause de la présence de bois non traité. Pourtant, lors du diagnostic qui a précédé la vente, l’expert n’avait aucunement signalé à la future propriétaire la présence invasive de ces insectes ravageurs.
La situation devient rapidement critique. “Il y avait des termites sur toutes les extensions de la maison. Elles ont fait tellement de dégâts qu’il fallait tout remettre à terre”, explique Caroline.
“Confinée dans une maison qui est en train d’être bouffée”
D’autant plus que les termites ne sont pas les seuls nuisibles à avoir vraisemblablement élu domicile dans la bâtisse.
“Dans leur rapport de diagnostic avant la vente, les experts avaient mentionné des traces de bûchage et la présence de capricornes dans la charpente, mais pas à des niveaux inquiétants. Or, là aussi, il y avait u ne infection massive. La charpente était dévorée, et devait être remplacée de toute urgence”, relate la propriétaire.
Elle adresse alors un recommandé au cabinet de diagnostic, dont elle s’estime victime. “Si j’avais su tout ça , je n'aurais jamais acheté la maison”, confie-t-elle.
L’assureur du diagnostiqueur mandate alors une expertise à l’amiable avant de refuser d’indemniser Caroline. “Selon eux, je voulais cet argent pour faire mes travaux”, s'indigne-t-elle. “J’allais être confinée dans une maison en train d’être bouffée, et personne ne voulait me donner 1 seul euro”.
Sa maison est dévorée par les termites et les capricornes : “Une somme à six chiffres”
La maison, entre-temps, est désossée, la toiture retirée, et Caroline doit être relogée.
“Mon quotidien a été complètement chamboulé, avec des conséquences dramatiques, de l’anxiété, des insomnies, une incapacité à me concentrer sur mon travail… et des sommes colossales à débourser pour que ma maison soit habitable. Il y a des frais que je ne peux même pas encore avancer, on est dans une somme à six chiffres. Et puis, avec les termites, j’ai pris perpétuité, car il faut réaliser un traitement coûteux plus une maintenance tous les ans”, précise-t-elle.
Seul recours pour Caroline : engager une procédure judiciaire contre le cabinet de diagnostic. “On y a été obligés, car la situation tournait en rond et même si les expertises rendent toutes les mêmes conclusions, c'est-à-dire que le diagnostiqueur est responsable, rien n’est fait pour m’aider”.
Aujourd’hui, Caroline se sent lésée, et abandonnée.
Par ailleurs, elle est convaincue que l’ancienne propriétaire était bien au fait de la situation dramatique de la maison, et aurait même tenté de la camoufler pour mieux vendre son bien.
Sa maison est dévorée par les termites et les capricornes : “Un système qui est là pour faire de l’argent”
Elle dénonce la mauvaise foi d’un système “qui ne tient sur rien du tout, un système qui est là pour faire de l’argent, pas pour aider les gens. Beaucoup de gens sont dans ma situation, certains sont même contraints d’habiter une yourte au fond du jardin”.
Caroline a dû se reloger pendant 19 mois. Il y a quelques jours, elle vient enfin de rejoindre sa maison, après de longs mois de travaux. La bâtisse est saine, mais le combat est loin d'être terminé.
“Revenir ici, ça rouvre des blessures. Vous réintégrer une maison qui n’est même pas terminée, avec un sinistre sur le dos avec des années de procédure… Mais j’ai de l’espoir. On vient de déposer les pièces au tribunal. Ils savent qu’ils sont responsables, ils attendent qu’on se décourage, mais moi, je n’abandonnerai jamais. C’est viscéral, si je dois passer les 10 prochaines années de ma vie à changer le système, je le ferai, assure la jeune femme. C’est mon premier achat et certainement le dernier, on met le travail d’une vie dans l’achat d’une maison”.
Caroline souhaite surtout que les autorités s’emparent du problème, et permettent, enfin, aux sinistrés de sortir de la détresse financière et administrative dans laquelle ils sont, trop souvent, plongés sans merci.