Publié par Alexandre Lecomte, le 24/04/2024

3 min de lecture
Taxer les hauts revennus : Gabriel Attal veut instaurer un nouvel impôtabacapress
Le jeudi 18 avril, Gabriel Attal a exprimé son vif désir de concrétiser le projet d'une imposition des plus hauts revenus à l'échelle mondiale sur le plateau de BFMTV. Cette déclaration fait écho à son engagement pour la "démiscaradisation" des Français.
Sommaire

Gabriel Attal avait ouvert la voie à une possible augmentation des impôts pour les contribuables aisés et les entreprises très rentables lors de son passage sur le plateau du 20 heures de TF1, le 27 mars dernier.

Le débat houleux autour du salaire des PDG d'entreprises

Lors de l’assemblée générale du groupe Stellantis le mardi 16 avril 2024, les actionnaires du constructeur automobile se sont exprimés sur la rémunération de Carlos Tavares, le directeur général du groupe.

Les actionnaires de l’entreprise ont validé à 70 % un salaire annuel de 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. Le montant de la rémunération de Carlos Tavares se justifie, selon les actionnaires du groupe, par les bons résultats obtenus. En effet, la valeur de l'entreprise automobile a doublé en bourse depuis sa création en 2021, notamment grâce au rapprochement du groupe PSA avec Fiat Chrysler. En termes de bénéfices, ceux-ci s'élèvent à près de 19 milliards d'euros, soit une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente, comme le souligne Franceinfo.

Le chef du gouvernement a critiqué la rémunération de Carlos Tavares en la qualifiant de "démesurée, stratosphérique, choquante pour une partie des Français", lors d'une interview accordé à BFMTV, l e 18 avril dernier. Cependant, il a souligné que Stellantis est une entreprise privée, rappelant que "l'État ne fixe pas les salaires dans les entreprises privées, on n'est pas dans une économie administrée". Malgré cette position, Gabriel Attal a affirmé que le gouvernement n'est pas totalement impuissant sur cette question.

Vidéo du jour

Il a affirmé son engagement, qui a également séduit le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le président de la République, pour une imposition minimale sur les plus hauts revenus au niveau international.

Taxation internationale des plus hauts revenus : l'engagement de Gabriel Attal

Le locataire de Matignon affirme défendre un nouveau projet. "Il y a un combat qu’on porte avec le président de la République, avec Bruno Le Maire, c’est d’avoir une imposition des plus hauts revenus au niveau [européen et] international parce qu’on sait que les personnes qui ont les plus hauts revenus (…) ont une assez grande facilité à changer de domicile fiscal pour échapper à la taxe", a-t-il indiqué à BFMTV. 

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, semble avoir pris à cœur cet appel. Le ministre de l’Économie s’est dit "prêt" à passer à l’action sur ce sujet épineux, rapporte Capital. Ce dossier demandera de longues discussions avec les nations européennes afin de parvenir à un consensus et à une approbation mutuelle. Certains directeurs d'entreprise sont déjà prêts à ce que cette loi voit le jour si cela permet d'offrir "un salaire décent" aux employés. 

Michelin défend des "salaires décents"

Le président de Michelin, Florent Menegaux, affirme que chaque salarié mérite un salaire décent, dépassant largement le SMIC, dans les colonnes du Parisien. Il préconise des rémunérations deux fois supérieures pour les employés parisiens et une majoration de 20 % pour ceux des usines de Clermont-Ferrand.

Cette démarche a été saluée par le Premier ministre Gabriel Attal lors de son entrevue sur BFMTV. Il a souligné l'importance de lutter contre la précarité liée au SMIC, malgré son montant élevé en France par rapport à d'autres pays européens. Selon les données de la Dares, près d'un cinquième des salariés du secteur privé non agricole touchent le SMIC, contre 17,3 % en 2023 et seulement 12 % en 2021.