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"Je garde le silence". C'est une phrase que répète en boucle Salah Abdeslam lors de ses interrogatoires, depuis son incarcération. L'instruction, qui se clôture à la mi-octobre, va connaître la douzième et ultime audition du terroriste qui a fait 131 victimes lors des attentats du 13 novembre 2015. Pourtant, le suspect emprisonné depuis trois ans et demi n'est pas toujours resté muet devant la justice.
En effet, le 28 juin 2018, l'homme a fait "une déclaration spontanée" lors d'un procès-verbal, rapporte Le Parisien. Un discours qui montrait déjà sa radicalité et son dévouement au djihad armé. L'islamiste a expliqué que le gouvernement "assassine injustement et froidement des femmes et des enfants, que ce soit au Moyen-Orient ou en Afrique." Il a ensuite présenté ses attaques comme une contre-offensive face aux interventions de l'armée en Syrie contre Daech.
Le terroriste écrit au moins à quatre femmes
Ce dimanche 15 septembre 2019, Salah Abdeslam a fêté ses 30 ans à la prison de Fleury-Mérogis en Essonne. En juin 2018, le terroriste a reçu des lettres d'au moins quatre femmes, dont une qui habite en Allemagne.
Une autre personne, Maeva, âgée de 20 ans, discute aussi avec le suspect depuis deux ans. Leurs multiples conversations sont d'ordre théologique, rapporte le quotidien. En décembre dernier, elle a même demandé à rendre visite au suspect afin de "lui apporter un soutien moral et entretenir les liens qui (les) unissent dans cette épreuve." La requête a été refusée par le magistrat instructeur.
Salah Abdeslam discute aussi avec sa petite soeur : "Si tu vas te détourner d'Allah, si tu vas te divertir en faisant autre chose qu'adorer ton seigneur, ton iman [foi], il va descendre", insiste Salah Abdeslam au téléphone auprès de sa petite sœur. Des discussions ont été écoutées par la sous-direction antiterroriste (SDAT) et elles témoignent d'un homme radical dans sa pratique et pensée religieuse.
"Ces courriers témoignent du charisme gagné par Salah Abdeslam auprès d'une communauté islamiste radicale féminine", notent les policiers de la DGSI. En effet, elle considère Salah Abdeslam comme une victime du système judiciaire ou alors comme un homme pieux dépassé par les événements".
L'islamiste dénonce des conditions de vies carcérales très dures
Le 6 avril 2018, le djihadiste a dénoncé ses conditions de vie carcérales très dures : "A être surveillé 24 sur 24, je ne suis pas bien. J'ai des procès qui vont arriver, il faudrait que je sois dans un état souverain […] J'ai besoin qu'on me retire les caméras, c'est tout", relaie Le Parisien.
Il se décrit comme "maltraité" et demande que tout cela cesse. Il ajoute : "Je suis Abdeslam Salah. Je ne représente pas un danger. Je vous demande de me libérer en attendant mon procès." Et le terroriste de conclure : "J'ai juste une chose à ajouter, je pense que je ne suis pas un lâche, mais je pense que vous l'êtes".