De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Réforme des retraites : les femmes grandes perdantes ?
C’est l’un des plus gros chantiers de l’exécutif. Emmanuel Macron entend revoir le système des retraites en France… Et d’après le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, cela implique nécessairement de revoir – voire suspendre – les pensions de réversion.
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C’est une éventualité qui a de quoi effrayer un nombre considérable de femmes, si ce n’est toutes : fondamentalement, elle revient à resserrer le lien entre la pension et la carrière. Or, et c’est loin d’être une surprise, les femmes sont victimes d’inégalités et de discriminations tout au long de leur vie professionnelle. Mécaniquement une telle initiative contribuerait à augmenter les inégalités de revenus entre retraités et retraitées. Dans ce cas de figure, les femmes ont donc tout à perdre de la réforme qui viendrait entériner les injustices sans chercher à les corriger.
Dans l’idée de Jean-Paul Delevoye, il ne doit pas y avoir "de points gratuits" et il faut "redéfinir les objectifs" des droits familiaux, de la réversion, des minimas de pensions, entre autres. Il faut également "clarifier la nature de leur financement". En effet, selon lui la dimension solidaire des retraites relève davantage du rôle de l’impôt. Libération y voit une "doxa libérale qui promeut l’idée que chacun•e doit ‘récupérer sa mise’ au moment de sa pension comme s’il s’agissait d’une épargne".
Réforme des retraites : entériner les inégalités femme-homme
Problème : cette vision des choses repose sur l’idée – illusoire, sans aucun doute – que chaque individu, chaque travailleur ou chaque travailleuse sera en mesure de décider du moment de son départ en retraite en fonction de son nombre de points. "Dans cette optique, la retraite, n’a plus à assurer de solidarités puisque chacun•e est libre de décider de sa pension", écrit le quotidien souvent rangé à gauche, non sans pointer du doigt l’important risque de régression des pensions que cela implique… Compte tenu du "contexte de recherche tous azimuts de baisses de dépenses publiques et d’aides sociales".
Autre soucis ! Si les carrières des femmes sont moins remplies que celles des hommes ou rapportent moins, ce n’est pas de leur fait. C’est en grande partie lié au fait qu’elles sont systématiquement chargée de taches considérées comme féminines : éducation des enfants, prise en charge d’une majorité considérable des tâches ménagères… Sans oublier, évidemment, le fait qu’elles ne jouissent pas de salaires aussi élevés que les hommes à travail égal et sont régulièrement forcées à travailler en temps partiel ou dans des conditions précaires.
En pratique, d’après Libération, cela ne signifie pas qu’il faille nécessairement augmenter les droits familiaux. "Ils restent indispensables pour atténuer les inégalités de pension", écrit Christiane Marty, co-auteure de Retraites, l’alternative cachée (Syllepse 2013) "mais ils sont à double tranchant parce qu’ils enferment les femmes dans le rôle de mère".