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Edward Snowden, l’homme qui fait pâlir Big Brother. Les documents révélés par l’informaticien, ancien employé de la CIA et de la NSA (Agence nationale de sécurité américaine) en juillet dernier, fait état des massives activités d’espionnage menées par les États-Unis.
Fait connu et avéré jusque là, mais dont la tournure a drastiquement changé lorsque les données, rendues publiques – par Le Monde en France –, révèlent que ces activités concernent bon nombre de pays alliés, France y compris.
Infiltration de masse
Au cours des derniers mois, révèlent les documents, la NSA se serait consacrée à une opération d’écoute, d’enregistrement d’appels et de messages textuels systématique. Au total, pas moins de 70,3 millions d’enregistrements, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, auraient été effectués. Un chiffre considérable, pourtant infime partie des quelques 124,8 milliards effectués, par exemple, dans le monde entre le 8 février et le 8 mars. L’espionnage du réseau français serait organisé en un système de collecte très précis, ne se consacrant qu’à certains numéros de téléphone et réagissant par mots-clés.
Malgré les déclarations faites par le directeur national du renseignement américain le 8 juin dernier, qui affirma que "pour les personnes ciblées à l’extérieur de nos frontières, nous de pouvons les viser sans de motifs légalement fondés, tels que la menace terroriste, informatique ou de prolifération nucléaire", le manque de précision des documents laissent toujours peser le doute sur la façon dont le programme sélectionne les cibles à surveiller. Ainsi suspecte-t-on la NSA d’également recueillir des données aussi bien financières que politiques.
Un viol des libertés individuelles
Mais là ne s’arrête pas la folie intrusive du Pentagone. En effet, le fascicule d’une quarantaine de pages délivré par Edward Snowden révèle que Prism, l’un des programmes de l’Agence, s’attaque également à la surveillance des serveurs des géants de l’Internet tels que Facebook, Google, Microsoft ou encore Yahoo. Une scrutation à grande échelle qui constitue une véritable mise à mal des libertés individuelles.
Réagir
Reste à faire en sorte que l’acte d’Edward Snowden, désormais paria et apatride exilé en Russie au nom du respect des libertés théoriquement si chères à l’oncle Sam, ne soit pas vain. Il s’agit désormais pour la France, comme le souligne Le Monde, de suivre la lignée britannique et allemande en instaurant un débat d’une ampleur assez conséquente pour faire remonter l’affaire aux plus hautes instances de l’Union Européenne.