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Un début d’hiver dans le noir ? La consommation d’énergie en France est au cœur des inquiétudes pour les semaines à venir, alors que les températures devraient commencer à baisser après l’épisode de chaleur inédit de ces prochains jours. Qui dit baisse du thermomètre, dit augmentation de la consommation d’énergie. La production d’électricité en France est déjà fragilisée par les maintenances et réparations actuellement en cours sur le parc nucléaire et pourrait l’être encore plus par les grèves dans les centrales, en cours depuis plusieurs semaines.
Coupures d'électricité : les dernières annonces de RTE
Il y a encore un mois, au milieu du mois de septembre, RTE se montrait optimiste pour la saison la plus froide, évoquant un risque "très faible" à "modéré" pour la sécurité d’approvisionnement en électricité. De quoi rassurer des Français inquiets à l’idée de se retrouver dans le noir et auxquels on demande de faire des efforts sur leur consommation depuis la fin de l’été. Mauvaise nouvelle, l’entreprise a revu quelque peu sa copie ce mardi 18 octobre et ses nouvelles prévisions sont plus pessimistes que le mois dernier.
Les travaux menés actuellement sur différents réacteurs avancent de manière "favorable", explique l’entreprise, mais il y a une ombre au tableau : les grèves dans les centrales nucléaires. Comme l’a précisé RTE mardi 18 octobre, "les mouvements sociaux ont conduit à des prolongations d’arrêts généralement de deux à trois semaines sur les réacteurs dont la remise en service était imminente ou proche" et ils "engendrent également des retards dans la maintenance" d’autres réacteurs. Interrogé par Planet, le responsable du réseau précise : "La disponibilité nucléaire en France est faible cet hiver, c’est même la plus faible historiquement. Si on ajoute à cela des prolongations des grèves, donc des arrêts des réacteurs, ça empirera la situation".
Sur les 56 réacteurs que compte le parc nucléaire français, 27 sont actuellement à l’arrêt, soit près de la moitié… Dans ses nouvelles prévisions, RTE s’inquiète de cette situation et évoque même une "perspective négative" au mois de novembre pour le nucléaire. Quel est le scénario pour les prochaines semaines ? Allons-nous devoir accentuer nos efforts ? Faut-il craindre des coupures ? On fait le point.
Coupures d'électricité : des incertitudes en novembre...
Faut-il craindre des coupures dans les prochaines semaines ? Ce n’est pas exclu… Mais pas pour tout de suite. Auprès de Planet, RTE évoque des "risques de tension sur le système électrique cet hiver". En cas de vague de froid importante, la consommation électrique augmente, c’est logique. Donc, si les températures viennent à chuter dans les prochaines semaines, "on pourrait manquer de production pour répondre à la demande", nous précise l’entreprise.
Pour les prochaines semaines, jusqu’au milieu du mois de novembre, pas de panique, car "la météo est plutôt favorable, donc la consommation électrique ne devrait pas augmenter très fortement". Il s’agit donc d’un risque "faible à modéré" pour les prochaines semaines de l’automne, mais, comme nous l’explique RTE, il existe "des incertitudes" dès le milieu du mois de novembre… Pourra-t-on éviter les coupures ?
Coupures d'électricité : le scénario du pire
Plusieurs scénarios pour l’hiver son sur la table du côté de RTE. Dans celui qui est "le plus dégradé", la production d’électricité est faible et la consommation électrique est plus forte, du fait d’une vague de froid importante. "Dans ces cas-là, il faut baisser la consommation de 15%", nous explique l’entreprise, alors qu’elle a constaté pour le mois de septembre une baisse de seulement "3 à 4%". "Il faudra donc accentuer cette baisse les jours Ecowatt rouges, de 8 heures à 13 heures et de 18 heures à 20 heures", ajoute RTE auprès de Planet.
En attendant, il faut maintenir les efforts pour préparer l’hiver et respecter la sobriété énergétique : "La baisse de consommation s’applique tout le temps, mais on demande aussi de décaler les usages, de faire des efforts supplémentaires le jour des Ecowatt rouges", conclut le gestionnaire du réseau. En cas de délestages massifs, le plan de coupures est fait la veille pour le lendemain.